L’Association française pour l’information scientifique (Afis), créée en 1968, se donne pour but de promouvoir la science et d’en défendre l’intégrité contre ceux qui, à des fins lucratives ou idéologiques, déforment ses résultats, lui attribuent une signification qu’elle n’a pas ou se servent de son nom pour couvrir des entreprises charlatanesques.
L’Afis est une association d’intérêt général ouverte à tous. Elle est indépendante et sans lien d’intérêt financier ou idéologique avec quelque entité que ce soit : gouvernement, parti politique, entreprise, etc.
Foire aux questions (FAQ)
Cette FAQ a pour but de mieux faire connaître l’Afis, ses valeurs, son histoire et ses choix éditoriaux : ce qui nous anime, nous motive ou nous distingue, et la manière dont nous travaillons.
1. Qu’est-ce que l’Afis ?
L’Association française pour l’information scientifique (Afis) a été fondée en 1968.
Depuis près de 60 ans, elle œuvre pour défendre la qualité de l’information scientifique et lutter contre la désinformation. Elle est soutenue par de nombreux scientifiques, et compte plusieurs prix Nobel dans son comité de parrainage.
Son action se déploie à travers son site internet, sa maison d’édition Book-e-Book et la revue Science et pseudo-sciences (SPS), ses comités locaux, conférences, interventions publiques, vidéos en ligne, commissions thématiques et un travail constant de veille sur l’actualité scientifique.
2. Quelle est la mission que s’est donnée l’Afis ?
Notre but est aussi simple qu’ambitieux tel que rappelé en couverture de sa revue : apporter un éclairage scientifique sur les débats de société. Nous promouvons ainsi l’esprit critique, l’éducation scientifique et la rigueur dans le débat public.
La science peut dire ce qui est (les faits et l’état des connaissances), mais ne prescrit pas ce qui doit être (qui dépend de valeurs, et d’un ensemble de mécanismes et intérêts sociaux).
3. L’Afis est-elle ouverte à tous ?
Oui. L’Afis réunit des bénévoles venus d’horizons variés rassemblés sur un point fondamental : la volonté de défendre la qualité de l’information scientifique et de promouvoir la démarche scientifique et l’esprit critique. On retrouve en son sein des chercheurs, des enseignants, des ingénieurs, des médecins et des soignants, des étudiants, des artistes, et plus généralement, des personnes curieuses et persuadées de l’importance de redonner toute sa place à la science dans le débat public. Ce qui détermine l’adhésion n’est pas un niveau de formation scientifique, mais une volonté de promouvoir l’esprit critique et la méthode scientifique.
4. Comment soutenir l’Afis ?
Adhérer, s’abonner à la revue, participer aux comités locaux (ou en créer !), proposer des articles, liker et relayer l’Afis sur les réseaux sociaux, faire connaître l’association autour de vous (notamment via l’abonnement diffusion, ou en laissant un SPS à vos élus, dans les salles d’attente, ou en proposant à votre médiathèque/bibliothèque de s’y abonner) ! Et si vous avez des suggestions spécifiques, n’hésitez pas à nous les soumettre.
5. Pourquoi adhérer à l’Afis ?
Pour rejoindre une association engagée dans la défense de la science et de sa place dans la société, dans la promotion de l’esprit critique, ainsi que pour soutenir une action indépendante au service du public. Pour ne pas rester isolé.
6. Comment l’Afis est-elle financée ?
C’est grâce à vous ! L’Afis ne peut mener son action que grâce aux cotisations de ses adhérents et aux abonnements et ventes de sa revue Science et pseudo-sciences (SPS) et des ouvrages qu’elle édite.
Les dons individuels ou subventions d’organismes ou de fondations partageant nos objectifs de promotion de la science peuvent soutenir ponctuellement nos actions. Mais nous ne recevons pas – et n’avons jamais reçu – de financement provenant des filières industrielles ou de lobbys.
En outre, le magazine science & pseudo-sciences ne contient aucune publicité, gage de sa complète autonomie et de son indépendance face à toute pression financière extérieure.
Cette indépendance garantit notre liberté et notre capacité à examiner sereinement tous les sujets. L’Afis repose sur un modèle simple : l’engagement et le soutien de ses membres !
7. Quels sont les grands thèmes traités par l’Afis ?
D’une manière générale, nous pouvons examiner tous les sujets, pour peu qu’un éclairage scientifique apporte une meilleure compréhension, et en particulier lorsqu’existe un débat de société avec une forte composante scientifique : climat, énergie, agriculture, médicaments et vaccins, homéopathie, génie génétique, intelligence artificielle …
Les expertises disponibles orientent bien évidemment nos choix également.
L’Afis essaie aussi de dénoncer les affirmations relatives à des phénomènes paranormaux et les théories conspirationnistes : 11 septembre, OVNIs, assassinat de JF Kennedy…
8. Quelle différence entre l’Afis et d’autres associations de vulgarisation scientifique ?
De nombreuses associations et médias vulgarisent la science en expliquant ses découvertes, ses méthodes ou ses applications. L’Afis s’y consacre aussi, mais elle a une spécificité : elle s’attaque directement à la désinformation scientifique et aux pseudo-sciences. Elle se focalise sur les questions scientifiques qui ont un impact direct sur la société.
Nous ne nous contentons pas de raconter la science « qui marche », nous examinons également la science en train de se faire (particulièrement importante dans le cadre de la décision politique) ainsi que les affirmations douteuses ou trompeuses, qu’elles viennent du marketing, de certaines idéologies ou de croyances populaires.
En ce sens, l’Afis est un lieu de vigilance, d’esprit critique et de clarification, qui aide à distinguer le savoir établi des idées reçues ou des illusions.
9. Pourquoi votre revue s’appelle-t-elle Science et pseudo-sciences ?
Le titre interpelle ! Il oppose la science à ses imitations, qu’il s’agisse par exemple de pseudo-médecines ou de croyances paranormales.
Lors de sa création, ce titre avait une force pédagogique : rappeler que pour comprendre la science, il faut aussi savoir reconnaître ce qui n’en est pas. L’objectif n’était pas de moquer, mais de distinguer clairement les savoirs se réclamant, à raison ou non, de la science. Certains trouvent ce titre obscur ou conflictuel et il peut sembler mettre sur le même plan savoir scientifique et théories pseudo-scientifiques !
Cependant, il reflète la spécificité de notre engagement contre la désinformation scientifique, et reste, pour le moment, un marqueur fort de l’histoire de l’Afis et de son engagement dans la lutte contre la désinformation scientifique en général.
10. L’Afis s’oppose-t-elle aux croyances personnelles ou spirituelles ?
Non, elle s’intéresse aux affirmations qui se présentent dans le débat public comme scientifiques (sciences… et pseudo-sciences !). Elle n’entend pas être directeur de conscience. Les croyances spirituelles ou philosophiques de chacun relèvent d’un autre registre, personnel.
11. L’Afis est-elle « pro » ou « anti » ? Est-elle apolitique ?
« Ni l’un ni l’autre, bien au contraire ! » – pour reprendre une vieille formule ironique. L’Afis se situe simplement ailleurs. Elle souhaite que l’éclairage scientifique soit restitué dans le débat public et dans la décision. Elle expose l’état des connaissances, les incertitudes.
La décision politique est affaire de valeurs et de balance risques - bénéfices. La science peut contribuer à l’ ”éclairer” . Mais elle n’a pas vocation à dicter la décision : cela relèverait d’un scientisme que l’Afis rejette. Il n’y a pas de décision scientifique, il n’y a que des décisions politiques.
Dans un contexte où la science est souvent instrumentalisée, cet effort de neutralité nous semble être une garantie précieuse. Bien évidemment, le fait que l’Afis ne prenne pas position sur les choix politiques n’interdit pas à ses adhérents d’avoir des opinions marquées, et même de militer dans un cadre autre que celui de l’association.
Ainsi, l’Afis n’est « apolitique » qu’au sens partisan de ce terme (on trouve d‘ailleurs, au sein de l’association, des personnes aux sensibilités politiques très diverses). Toutefois, notre combat est indéniablement politique au sens où il promeut l’intégrité scientifique, et le fait que les enseignements de la science soient correctement répercutés dans l’espace public et pris en compte dans le processus de décision.
12. L’Afis se soucie-t-elle de la santé publique et de l’environnement ?
L’Afis défend une approche rationnelle en santé publique, fondée sur les preuves, l’identification et la hiérarchisation des risques. Nous luttons contre la confusion trop fréquente entre danger théorique et risque en conditions réelles, confusion qui peut parfois conduire à des comportements contre-productifs
De même, si la mission de l’Afis n’est pas spécifiquement orientée vers la préservation de l’environnement, nous affirmons que celui-ci ne peut être protégé qu’en s’appuyant sur des analyses scientifiques rigoureuses.
13. Quelle est la position de l’Afis sur le réchauffement climatique ?
Elle est très claire : le réchauffement climatique est réel, causé très majoritairement par les activités humaines et documenté par un consensus scientifique massif. Notre association a publié une centaine d’articles en ce sens.
En 2008 et 2010, l’Afis a publié deux dossiers complets sur ce sujet où l’état du consensus scientifique sur l’évolution du climat était confié à Michel Petit, physicien de renommée internationale représentant la France dans le bureau du Groupe Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat (GIEC). Toutefois, par volonté de favoriser l’exposé de la controverse, alors qu’un débat sur le sujet se tenait au sein de l’Académie des sciences à la demande de la Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche avec des contradicteurs du réchauffement climatique d’origine anthropique, nous avons également ouvert nos colonnes à ces points de vue.
Nous estimons que cela a été une erreur. Une erreur commise avec de bonnes intentions, mais une erreur qui a pu nourrir une confusion illégitime. Au-delà, nous voyons dans cette expérience une vertu : savoir accepter la critique, assumer nos choix passés. La science avance par autocorrection : il est logique que l’Afis s’applique la même règle. Rester attentif au doute scientifique ne signifie pas accepter ou présenter toutes les hypothèses contradictoires.
14. L’Afis est-elle dogmatique ?
L’Afis promeut le doute méthodique, indispensable à l’esprit scientifique. Nous savons que les connaissances évoluent et qu’il faut être prêts à les réviser. Être rigoureux n’est pas être dogmatique… mais c’est reconnaître que toutes les opinions ne se valent pas.
L’Afis réunit des personnes aux sensibilités, parcours et points de vue très divers. Les débats existent au sein même de l’association, et c’est une richesse. Ces débats se mènent, par exemple, dans les commissions thématiques ouvertes à tous les adhérents.
15. Quelle est la position de l’Afis sur l’engagement politique des scientifiques ?
L’Afis considère qu’un scientifique est un citoyen comme les autres, et qu’il peut choisir de s’engager publiquement ou non. Mais elle distingue clairement deux rôles :
Le scientifique qui produit des connaissances. A ce titre, il a une expertise légitime et cette dernière a valeur à être communiquée dans la société. Les grands organismes de recherche ont d’ailleurs édicté des règles éthiques pour cet engagement sociétal.
Le militant qui défend des valeurs ou des causes. Il est libre de le faire, comme tout autre citoyen. Mais dans ce domaine, il n’a pas plus de légitimité que tout autre citoyen.
L’Afis met en garde contre le risque que le militantisme « asservisse » la science à une cause, érodant à terme sa crédibilité. Pour une réponse plus détaillée, lire notre éditorial à ce sujet : https://www.afis.org/Chercheur-et-militant-ou-chercheur-militant
16. Mais le cadrage des dossiers par l’Afis n’est-il pas forcément “situé” ?
Oui, inévitablement. Aucun travail d’information scientifique n’échappe à des choix : quels sujets traiter, sous quel angle, avec quelles priorités.
L’Afis en est consciente : nos dossiers reflètent à la fois notre volonté de répondre à des enjeux de société où la désinformation est forte, et à notre souci de nous appuyer sur l’état le plus robuste des connaissances scientifiques.
Certains estimeront qu’un sujet est trop traité, d’autres qu’il ne l’est pas assez, ou pas sous le bon angle. C’est le lot de toute entreprise éditoriale.
Notre boussole, elle, reste constante : privilégier la qualité des preuves et l’intérêt général de la diffusion d’une information scientifique aussi fiable que possible.
17. L’Afis fait l’objet de plusieurs attaques, régulièrement utilisées contre elle, dans un ouvrage intitulé " Les gardiens de la raison ". Ces attaques sont-elles fondées ?
Ces attaques relèvent d’un processus d’empoisonnement du puits, que nous avons qualifié de "journalisme d’insinuation". Nous avons donc, dès 2020, apporté toutes les réponses :
– dans un communiqué du Conseil d’Administration :
https://www.afis.org/Journalisme-d-insinuation-apres-les-articles-le-livre
– à travers les réponses publiées par différentes personnes mises en cause :
https://www.afis.org/Le-livre-Les-gardiens-de-la-raison-fausses-affirmations-cherry-picking
18. Comment sont rédigés les communiqués de l’Afis ?
Les communiqués de l’Afis sont rédigés par des bénévoles membres de l’association, généralement issus du Conseil d’Administration ou de comités thématiques dédiés à des questions scientifiques ou sociétales.
Les sujets sont proposés et discutés collectivement, en fonction de l’actualité scientifique, des demandes des adhérents et des enjeux de désinformation.
Chaque texte fait l’objet de relectures croisées, s’appuie sur des sources scientifiques vérifiables, et vise à promouvoir une information rigoureuse, indépendante et accessible. Il est ensuite validé par le Conseil d’Administration avant publication.
Ce processus reflète la volonté de transparence, de pluralisme et de responsabilité qui anime l’association depuis sa création.
Cette FAQ pourra bien sûr être complétée ou enrichie au fil du temps, au gré des échanges, des retours et des nouvelles interrogations que suscite notre action.