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L’urgence de s’adapter

Publié en ligne le 22 août 2006 -
par Stéphane Gagné

Érosion, précipitations accrues, allergies plus fréquentes... Les changements climatiques auront des impacts au Québec. Nous sommes vulnérables et il faudra s’adapter. Alain Bourque, directeur des activités « impacts et adaptation » au Consortium Ouranos, préfère cependant parler de sensibilité plutôt que de vulnérabilité, car certains de ces impacts pourraient s’avérer positifs.

Encore que pour un impact positif, on en compte plusieurs négatifs. L’un de ces impacts négatifs se fait déjà sentir dans l’est du Québec où la recrudescence des tempêtes, la montée des eaux, la nature des sols, ont pour effet d’accroître l’érosion du littoral, selon François Morneau, spécialiste en gestion des risques naturels au ministère de la Sécurité publique.

Trois mille résidences seraient ainsi menacées sur la seule Côte Nord d’ici 25 ans. François Morneau tente donc d’éviter le pire en proposant soit le déplacement des résidences, soit la protection des berges ou l’adoption de règles interdisant aux gens de s’établir dans les zones à risque.

Du côté de l’eau, les nouvelles sont plutôt encourageantes. Après avoir fait l’analyse de 10 bassins versants dans le Centre-Nord du Québec, René Roy, coordonnateur aux ressources hydriques à Hydro-Québec en arrive à la conclusion qu’il y aura une augmentation importante des précipitations surtout dans le nord-est du Québec. Une bonne nouvelle pour son employeur, grand producteur d’hydroélectricité.

Les pronostics sont plus incertains pour les écosystèmes. On sait que les changements climatiques favoriseront une poussée de la forêt boréale vers le Nord et entraîneront une compétition entre espèces animales et végétales pour un même territoire (par exemple, le renard roux et le renard polaire). Claude Villeneuve, directeur de la Chaire en Éco-Conseil de l’Université du Québec à Chicoutimi, croit que cela pourrait avoir comme résultat de réduire la biodiversité car une espèce finira vraisemblablement par avoir le dessus sur l’autre.

D’un point de vue économique, l’hypothèse d’une hausse de 2, 5 ºC entraînera une baisse du produit intérieur brut (PIB) de 1 à 5 % dans la majorité des régions du monde, selon Claude Desjarlais, directeur de l’analyse économique au Consortium Ouranos. Le Québec n’y échappera pas.
La province n’échappera pas non plus aux problèmes accrus de santé publique qui résulteront de ces changements : hausse des allergies, canicules plus fréquentes entraînant de la mortalité, nouvelles maladies amenées par les insectes... Encore là, il faudra s’adapter. Tout un programme.


Mots-clés : Écologie


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