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Scientific American, janvier-juillet 2010

Publié en ligne le 7 juillet 2010 -

Nous rendons compte de la rubrique « Skeptic » de Michael Shermer. Rappelons qu’il est le rédacteur en chef de la revue Skeptic.

Janvier 2010
Un mouvement assez typiquement américain, la psychologie positive, se développa pendant les périodes de prospérité économique. Il ne se serait agi que de prêches sur les vertus de l’optimisme si des psychologues expérimentaux n’avaient entrepris d’en prouver la valeur scientifique. Ces travaux utilisaient des analyses statistiques de méthodologie douteuse prétendant « mesurer » le bonheur et montrer qu’il résulte pour une part d’un volontarisme de l’individu. Un optimisme fabriqué ne peut cependant rien contre la froide raison.

Février 2010
Ne pas être maître d’une situation où l’on se trouve conduit les sujets étudiés à des comportements irrationnels : voir des motifs dans une image qui n’en comporte pas, établir d’illusoires corrélations, développer des superstitions, croire à des théories du complot. On peut y voir un lien avec le Candide de Voltaire, qui rejette le fatalisme et le déterminisme béats de Pangloss en se renfermant dans une activité positive, la culture de son jardin.

Mars 2010
La célèbre émission de débats « Larry King Live » a abordé le sujet controversé des fausses morts, des « near death experiments » et des prétendues résurrections. Notre ami Shermer était le sceptique de service dans le débat, et s’est senti bien seul. Les autres participants confortaient leurs croyances par des arguments flous et spécieux. L’argument classique est que certains faits allégués n’ont pas d’explication scientifique. Mais est-ce une raison pour leur chercher des justifications surnaturelles ?

Avril 2010
Dans des conditions de fatigue ou de stress extrême, de nombreuses personnes racontent qu’elles avaient l’impression d’avoir à leurs côtés un inconnu, une sorte de double. Il semble que cela puisse être attribué à une déconnexion des deux hémisphères cérébraux.

Mai 2010
L’Histoire n’est pas une science, faute de possibilités expérimentales. Mais la méthode comparative permet d’approcher une explication scientifique de certaines évolutions constatées. L’exemple donné est celui de l’île d’Hispaniola, partagée entre Haïti et Saint-Domingue. La pauvreté extrême d’Haïti s’oppose à la relative prospérité de Saint-Domingue, alors que les conditions naturelles sont voisines, les populations analogues, et les histoires également jalonnées de dictatures. Cela permet d’évaluer l’impact des conditions historiques et géopolitiques aux origines de ces énormes différences.

Juin 2010
Ardent défenseur de l’économie libérale malgré la crise actuelle, Shermer compare la liberté des échanges commerciaux à la sexualité. Celle-ci est un moteur d’amélioration des espèces par échange de gènes, celle-là améliore la prospérité générale en poussant chacun à se spécialiser là où il est le meilleur. Le fantôme d’Adam Smith, contrairement à celui de Karl Marx, n’a pas dit son dernier mot !

Juillet 2010
La fraude scientifique existe, les exemples en sont nombreux, les scientifiques ne sont pas des saints, ils peuvent se tromper, parfois de bonne foi, parfois pour des motifs peu avouables. Il est facile de se tromper soi-même par conviction ; certains, hélas, persévèrent dans l’erreur en trichant carrément. La lutte contre ces fraudes est fondée, non sur l’hypothèse de l’honnêteté intrinsèque des gens, mais sur l’autocontrôle de la communauté scientifique.

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