Jean-Claude Pecker (1923-2020) - Témoignage de Daniel Ziv
Publié en ligne le 28 février 2020 - AFIS -
Daniel Ziv, ami de Jean-Claude Pecker et éditeur de certains de ses livres (Z4 Éditions)
Le 10 avril 2014, Jean-Claude m’écrivait : « Oui, c’est vrai, on meurt… Mais à quoi bon s’en préoccuper ? J’ai la vieille philosophie hédoniste, que tu as citée. Quand on est mort, on ne le sait pas. Je ne saurai jamais que je suis mort. Je me demande même si l’on sait que l’on va mourir. La mort est à une distance de temps infinie, en quelque sorte. Alors pourquoi s’en soucier ? En revanche, créer, cela donne un sentiment de participer à l’évolution universelle. Que de gens vivent et meurent comme mouches ou pâquerettes, sans savoir, eux, qu’ils contribuent, un peu, très peu mais quand même, à ladite évolution universelle… Et qu’est-ce que la durée de l’homme dans l’infini du temps ? Rien du tout, un éclair. Alors ? Vivons le mieux possible, et créons un tout petit peu, pour le plaisir, sachant que c’est aussi une participation à l’évolution. »
Et aujourd’hui, Jean-Claude nous a quittés. Une semaine avant, nous discutions encore au téléphone.
De quoi parlions-nous ? De littérature, de philosophie, de poésie. Nous allions du Peseur d’âmes de Maurois à Jean Tardieu en passant par Edwin A. Abbott, Prévert, René Char, notre ami commun André Verdet, et tant d’autres…
Nous aimions les mêmes auteurs, malgré nos trente ans de différence d’âge. Et puis nous parlions ces derniers temps de la mort, qu’il apercevait, de plus en plus proche. Jean-Claude en parlait sans inquiétude et ça ne l’empêchait pas de continuer de discuter de nos livres en cours, ses mémoires, qu’il n’aura hélas pas eu le temps de terminer, les livres d’aquarelles… Jean-Claude en avait fait plusieurs centaines au cours de ses voyages, comme d’autres font des photos, et les classer n’avait rien d’évident.
Et puis Ébauche d’un Tristan, un livre de poèmes auquel il tenait particulièrement et pour lequel il m’a envoyé les dernières corrections il y a à peine trois semaines.
Jean-Claude nous surprenait tous… Malgré le temps qui passe, malgré deux dialyses par semaine, et cela depuis des années, il restait jeune, incroyablement jeune, rien ne lui échappait et tout le passionnait.
Que dire de plus... ? Jean-Claude, ça ne fait que quelques jours que tu es parti et tu me manques déjà terriblement. Parfois sans y penser, je décroche mon téléphone et au moment de faire ton numéro, je me rends compte que c’est devenu inutile et je raccroche tristement.
Partager cet article
AFIS
L’Association française pour l’information scientifique a été fondée en 1968. Elle édite la revue Science et pseudo-sciences et est responsable de la maison d’édition book-e-book.
Un demi-siècle de combats contre les pseudo-sciences
Le 11 mars 2019
Jean Brissonnet (1936-2023)
Le 4 décembre 2023
De nouveaux membres du comité de parrainage de l’Afis
Le 21 juillet 2023
Vidéo : Construction des Pyramides : Mythes et Réalité
Le 14 mai 2023
De nouveaux membres du comité de parrainage de l’Afis
Le 20 avril 2023Communiqués de l'AFIS

Louis-Marie Houdebine (1942-2022)
Le 9 mars 2022