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Alimentation et obésité

Publié en ligne le 6 janvier 2025 - Alimentation -

L’obésité est définie par un indice de masse corporelle (IMC) supérieur ou égal à 30 kg/m2 (l’IMC est le poids en kilogrammes divisé par le carré de la taille en mètres). Le surpoids correspond à un IMC supérieur ou égal à 25. Un poids est estimé « normal » quand l’IMC est compris entre 18,5 et 25. Ainsi, un poids normal correspond à un éventail assez large allant par exemple de 54 à 72 kg pour une taille de 1,70 m ou de 60 à 81 kg pour 1,80 m (voir encadré ci-dessous).

L’obésité augmente les risques de maladie, notamment de diabète de type 2, de maladies cardiovasculaires et de certains cancers (en particulier les cancers du sein, du côlon, du rein, de l’endomètre, du foie, du pancréas) [1]. Le risque de décès toutes causes confondues est minimum pour un IMC entre 22,5 et 24,9 [2] et l’obésité morbide, définie par un IMC à partir de 40, relève d’une prise en charge médicale. Le contrôle du poids est donc un objectif important.

Obésité et surpoids en fonction de la taille et du poids

Chez l’adulte, le diagnostic de surpoids et d’obésité se fait en mesurant l’indice de masse corporelle (IMC) : poids (kg) divisé par la taille (m) élevée au carré. Les chiffres sur les courbes indiquent les poids limites pour des adultes de taille 1,60 m, 1,70 m, 1,80 m et 1,90 m. Par exemple, pour un adulte de 1,70 m, il y a surpoids au-dessus de 72 kg et obésité au-dessus de 87 kg.

On observe en France une nette augmentation de la prévalence de l’obésité, passée entre 1997 et 2024 de 9 % à 17 % chez les hommes et de 8 % à 19 % chez les femmes, alors que la prévalence de surpoids sans obésité a peu varié (encadré 2). L’augmentation de la prévalence de l’obésité est observée à tous les âges jusqu’à 65 ans (encadré ci-dessous, schéma 1). Ces informations sont tirées d’une série d’enquêtes où le poids et la taille enregistrés sont déclarés et non mesurés [3].

À titre de comparaison, aux États-Unis, la prévalence de l’obésité dans la période 2017-2020 est de 42 %, et celle de l’obésité morbide de 9 % (1,9 % en France en 2024).

La fréquence de l’obésité des adultes (et des enfants) est très liée à des indicateurs sociaux et diminue notamment fortement quand le revenu augmente (encadré ci-dessous, schéma 3 ).

Le poids dépend directement de la quantité de calories ingérées en mangeant ou en buvant : si l’on consomme autant de calories que ce que l’organisme utilise pour son fonctionnement, le poids reste stable. Sinon, il varie. Pour perdre du poids, en principe, il suffit d’ingérer moins de calories. On peut aussi faire plus d’exercice physique, mais ce n’est pas très efficace : pour brûler l’équivalent de 100 g de glucides ou de protéines ou 44 g de lipides, soit 400 kcal, il faut une heure et demie de marche à 6 km/h ou 42 min de course à 8 km/h, ou 30 min de saut à la corde rapide. Bien entendu, comme le rappelle l’Inserm [4], l’activité physique est avant tout bénéfique pour la santé physique (notamment pour la prévention des maladies chroniques) et pour la santé mentale.

Évolution des prévalences de l’obésité et du surpoids selon le sexe

Depuis 1997, la prévalence du surpoids sans obésité (sexes confondus) fluctue un peu au-dessus de 30 %. La prévalence de l’obésité ne cesse d’augmenter et a doublé entre 1997 et 2022.

Évolution de la prévalence de l’obésité selon l’âge

L’obésité est plus fréquente chez les plus âgés. Mais la croissance de la prévalence de l’obésité est plus importante chez les plus jeunes.

Source  : Fontbonne A, “Prevalence of overweight and obesity in France : The 2020 Obepi-Roche study by the ‘Ligue Contre l’Obésité’”, Journal of Clinical Medicine, 2023, 12 :925.

Évolution de la prévalence de l’obésité selon le revenu, par sexe

Ces résultats ont été obtenus sur 28 895 participants de la cohorte française Constances.

Source  : Matta J, « Prévalence du surpoids, de l’obésité et des facteurs de risque cardio-métaboliques dans la cohorte Constances », Bulletin épidémiologique hebdomadaire, 2016, 35-36 :640-6.

Ingérer moins de calories ne veut pas forcément dire manger moins. Les boissons alcoolisées et les boissons sucrées contiennent beaucoup de calories : 1 l de vin à 12,5° ou 30 cl de whisky à 40° fournissent 700 kcal, 1 l de Coca en fournit 420, et 1 l de jus d’orange 400 ; remplacer ces boissons par de l’eau est très efficace. D’autres conseils alimentaires sont résumés dans « l’assiette santé » proposée par l’université Harvard [5].

En France, les réticences d’une partie de l’industrie alimentaire vis-à-vis du NutriScore [6] et l’affaiblissement du contrôle de la publicité pour les boissons alcoolisées dans la loi Évin [7] démontrent l’efficacité des lobbies et le manque de volonté des pouvoirs publics. Au contraire, les instaurations en 1996 d’une taxe très élevée pour les mélanges d’une boisson alcoolisée et d’une boisson non alcoolisée (taxe premix), et en 2012 d’une taxe sur les boissons contenant des sucres ajoutés, étendue en 2018 aux boissons contenant des édulcorants (taxe soda), sont des exemples de politique efficace [8, 9].

Références


1 | Centre de lutte contre le cancer Léon Bérard, « Surpoids, obésité et cancer », page web, 2022. Sur cancer-environnement.fr
2 | The Global BMI Mortality Collaboration, “Body-mass index and all-cause mortality : individual-participant-data meta-analysis of 239 prospective studies in four continents”, The Lancet, 2016, 388 :776-86.
3 | Inserm, « Obésité et surpoids : près d’un Français sur deux concerné. État des lieux, prévention et solutions thérapeutiques », communiqué de presse, 20 février 2023.
4 | Inserm, « Faire du sport pour perdre du poids, vraiment ? », page web, 26 juin 2024. Sur inserm.fr
5 | Harvard T.H. Chan School of Public Health, « L’assiette Santé », The Nutrition Source, page web, 2024. Sur nutritionsource.hsph.harvard.edu
6 | Inrae, « Étiquetage des aliments : pour être efficace le NutriScore doit devenir obligatoire », page web, 8 juillet 2019.
7 | Basset B et al., « La loi Evin : 30 ans d’offensives du lobby alcoolier », Association Addictions France, Décryptage n° 44, janvier 2021. Sur addictions-france.org
8 | Sénat,« Fiscalité et santé publique : état des lieux des taxes comportementales », Rapport d’information, 2014.
9 | Le Bodo Y et al., « Rapport de recherche sur l’élaboration, la mise en œuvre et les effets de la taxe soda appliquée en France depuis juillet 2018  », École des hautes études en santé publique, 2024. Sur ehesp.fr