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Bonne Mère nature et fatalité (dans Pour la science d’octobre 2005)

Publié en ligne le 18 septembre 2005 - Rationalisme -
par Agnès Lenoire

Connu et prévisible

Dans son édito d’octobre, Philippe Boulanger, directeur de la rédaction de Pour la science, revient sur le drame de Katrina : il nous livre sa réflexion sur les raisons probables de la non-prise en compte d’un phénomène pourtant connu et prévisible.

L’homme : un être émotif et raisonnable

D’abord la puissance des éléments qui se déchaînent donnent une impression d’être démunis, et peut pousser à baisser les bras. Oui, mais après la sensation première de non maîtrise, la raison en général prend le relais, amenant des comportements d’anticipation et des mesures de protection adéquates. Or Philippe Boulanger constate qu’aux États-Unis, le seuil de perception émotif et fataliste n’a pas été dépassé, et n’a pas laissé la place à la prospective et aux prises de décisions. L’inertie est démeurée grande face à une nature déchaînée qui a fait périr beaucoup d’humains. Pourquoi cette attitude ?

Divine et dangereuse nature

Philippe Boulanger y voit une passivité toute empreinte de religiosité, de celle que nous dénonçons souvent à l’AFIS : celle du culte voué à une nature déifiée, étiquetée une fois pour toutes comme une « Bonne Mère ». La croyance en une divinité de la nature, sous couvert le plus souvent de respect, induit la soumission et la non réactivité en cas de crises. C’est ainsi que le directeur de la rédaction de PLS accuse l’administration Busch d’« irresponsabilité », suite à une vénération déplacée qui met la population en danger.
« Le fatalisme et un naturalisme dévoyé amènent l’irresponsabilité » sera la conclusion de Philippe Boulanger. On pourra y ajouter, afin de suivre l’esprit de cet édito, que Darwin avait pourtant lui-même affirmé, dans son ouvrage La descendance de l’homme que le destin de l’homme était technique. Cet aspect de la perspicacité de Darwin s’est toujours confirmé au fur et à mesure des découvertes fossiles, progressivement accompagnées d’outils et de techniques. Mais Busch n’a pas l’oreille inclinée à écouter Darwin... 1

1 Lire la brève dans cette même rubrique "Busch affirme son soutien aux créationnistes".