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Pourquoi les gens intelligents prennent-ils aussi des décisions stupides ?

Publié en ligne le 3 mars 2019
Pourquoi les gens intelligents prennent-ils aussi des décisions stupides ?

Yves-Alexandre Thalmann
Éditions Mardaga, 2018, 174 pages, 19,90 €

POURQUOI LES GENS INTELLIGENTS PRENNENT-ILS AUSSI DES DÉCISIONS STUPIDES
Yves-Alexandre Thalmann
Éditions Mardaga, 2018, 174 pages, 19,90 €

Il arrive à chacun de nous d’adopter des conduites un peu stupides, c’est-à-dire sans réel intérêt pour nous-même ou pour d’autres : zapper d’une chaîne à l’autre sans but précis, surfer sur le web sans réfléchir en se laissant entraîner d’un lien à l’autre, grignoter simplement parce qu’il y a des aliments devant les yeux, tarder à consulter un médecin alors qu’il y a des indices de danger… On peut attribuer ces conduites notamment à la fatigue, l’inattention, l’ennui, la recherche de stimulation, une excitation passagère. Moins compréhensibles sont des actes qui peuvent ruiner la santé ou une carrière, et qui sont commis par des gens intelligents ou supérieurement doués. Ainsi le comportement de Bill Clinton, alors président des États-Unis, avec Monica Lewinsky ou encore les nombreux exemples enregistrés sur le site des Darwin Awards. Par exemple, ce notaire qui, pour démontrer la solidité des vitres de l’immeuble Bank Tower à Toronto, a donné un coup d’épaule à une vitre qui est alors sortie de son cadre, provoquant la chute de l’imprudent du haut de vingt-quatre étages.
Yves-Alexandre Thalmann, docteur en sciences naturelles et licencié en psychologie, examine une série de facteurs qui facilitent ou provoquent des comportements stupides chez des gens qui, par ailleurs, font preuve d’intelligence. À titre d’exemples : de fortes émotions (sexualité, jalousie, colère), le fait de se croire unique et de se démarquer de ce qui se fait habituellement, l’habitude d’être au-dessus des lois, l’excès d’optimisme quant à ses capacités (biais d’auto-optimisme), qui a fait perdre beaucoup d’argent à des personnes qui investissent en bourse.

L’auteur montre que la stupidité occasionnelle et les capacités intellectuelles sont des dimensions distinctes. Il donne une série de conseils pour se prémunir de réactions dont les conséquences sont très regrettables, par exemple renoncer à se croire plus intelligent que les autres, critiquer son projet comme s’il était l’œuvre de quelqu’un d’autre.

L’ouvrage s’adresse au grand public. De nombreux sous-titres et les synthèses de chaque chapitre rendent la lecture aisée. L’auteur donne toujours des illustrations des processus qu’il évoque et fournit des références précises de ses sources.


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Publié dans le n° 326 de la revue


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Auteur de la note

Jacques Van Rillaer

Professeur émérite de psychologie à l’université de (...)

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