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Résidus chimiques dans notre assiette : l’Anses confirme et rassure !

Publié en ligne le 3 décembre 2011 - Alimentation -

Depuis la parution de l’article « L’agriculture rend-elle vraiment notre assiette toxique ? » (SPS, n° 297), l’Anses a publié le 30 juin 2011 les résultats de l’étude nationale de surveillance des expositions alimentaires aux substances chimiques, deuxième étude de l’alimentation totale (EAT 2) des Français concernant la période 2005-2010 [1].

Guiseppe Arcimboldo (vers 1527-1593), Les quatre éléments - L’eau

Portant sur 212 types d’aliments et 445 substances chimiques recherchées, l’évaluation de l’exposition de la population générale a été faite à partir des données de consommation alimentaire de l’étude Inca-2 menée par l’Afssa entre 2005 et 2007.

Contrairement à presque toutes les autres données disponibles, les analyses (230 000 résultats obtenus par une douzaine de laboratoires de référence) ont porté sur la partie comestible des aliments préparés « tels que consommés », par exemple lavés ou épluchés dans le cas de la plupart des fruits et légumes.

Les conclusions de l’étude sont particulièrement rassurantes puisque tout risque de dépassement de la valeur toxicologique de référence (VTR) est écarté pour 85 % des substances étudiées et que, pour plus de 95 % des résidus des 283 substances actives phytopharmaceutiques considérées, les taux sont conformes à la réglementation. Le rapport conclut que, « de manière générale, ces résultats témoignent d’un bon niveau de maîtrise sanitaire au regard des seuils réglementaires et des valeurs toxicologiques disponibles ».

Malgré des VTR récemment réévalués à la baisse, seules quelques substances présentent un risque de dépassement : le plomb, le cadmium, l’arsenic inorganique et l’acrylamide. Pour quelques autres substances, le risque existe seulement en cas de consommation excessive de certains aliments : méthylmercure (thon), dioxines et PCB (poissons gras), une mycotoxine (céréales mal conservées), un pesticide (le diméthoate), les sulfites (vin) et parfois le cuivre (végétaux traités au sulfate de cuivre).

Cette étude, la plus importante jamais réalisée en France, conforte donc les conclusions de l’article de SPS cité puisque, à l’exception d’un seul insecticide (diméthoate dans les cerises), aucun autre cas de contamination à risque sanitaire possible n’est imputable à l’agriculture conventionnelle.

[1] https://www.anses.fr/fr/system/file...