Chimie et biologie de synthèse
Publié en ligne le 2 septembre 2020Les applications
Minh-Thu Dinh-Audouin, Danièle Olivier et Paul Rigny (coord.)
EDP Sciences, coll. Chimie et…, 2019, 256 pages, 25 €

Comme les nombreux autres ouvrages de la même collection « Chimie et… », celui-ci est issu d’un colloque donné en 2018 à la Maison de la Chimie à Paris. Les chapitres sont des adaptations de conférences données par différents auteurs, spécialistes reconnus des thèmes abordés.
La chimie est la science de la matière et de ses transformations. Elle permet ainsi de synthétiser des molécules, qu’elles existent ou non dans la nature. Le domaine de la « biologie de synthèse » a le même objectif, mais aux outils usuels des chimistes s’ajoute l’utilisation du vivant : soit des molécules biologiques, comme les enzymes (biocatalyseurs), soit des micro-organismes – souvent génétiquement modifiés – qui sont utilisés comme « cellules-usines ».
L’utilisation du vivant pour faire de la synthèse de molécules peut être avantageux pour différentes raisons : diminution du nombre d’opérations de synthèse, économies d’énergie ou de solvants, baisse de la quantité de déchets, utilisation de la biomasse renouvelable comme matière première au lieu du pétrole, etc.
La biologie de synthèse trouve ainsi de nombreuses applications industrielles : préparation de principes actifs de médicaments (hydrocortisone, artémisinine…), développement d’outils de diagnostics par analyse sanguine, dégradation de plastiques dans le but de pouvoir les recycler, etc.
La biologie de synthèse permet également de stimuler la recherche dans d’autres domaines : utilisation des outils CRISPR-Cas9 1 pour lutter contre l’antibiorésistance, encapsulation d’antigènes spécifiques pour lutter contre la prolifération des cellules cancéreuses, recherche de revêtements pour des prothèses à la fois anti-infectieux et anti-inflammatoires, etc.
L’ouvrage comporte de nombreux schémas ou illustrations et des notes de bas de page pour expliquer les termes techniques. Les exemples sont néanmoins souvent très détaillés et comprendre l’ensemble des explications nécessite de connaître des notions de biochimie de premier cycle universitaire.
1 Cet acronyme désigne une espèce de ciseaux moléculaires permettant de modifier facilement l’ADN, et donc les gènes d’un organisme (cf. https://www.afis.org/CRISPR-Cas9-un...).
Publié dans le n° 334 de la revue
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