Connaître les progrès réalisés pour progresser sur les plus grands problèmes du monde
Publié en ligne le 31 octobre 2025 - Information scientifique - 
                Traduction réalisée par la rédaction de Science et pseudo-sciences, avec l’aimable autorisation de l’auteur. Les notes de bas de page sont toutes de la rédaction.
Pourquoi nous sommes-nous donné pour mission de publier « des recherches et des données pour progresser contre les plus grands problèmes mondiaux » ? Au cœur de tout cela se trouve un simple constat. Quand nous regardons autour de nous, il est clair que le monde est confronté à de nombreux problèmes.
- Chaque année, 300 000 femmes meurent de problèmes en lien avec la grossesse ; cela signifie qu’en moyenne, un peu plus de 800 mères meurent ainsi chaque jour 1.
- La majorité de la population mondiale (60 %) vit avec moins de 10 dollars par jour. Et près de 10 % vit dans une « pauvreté extrême », avec moins de 2,15 dollars par jour.
- Dans le monde, 47 millions d’hectares de forêt ont été déboisés au cours de la dernière décennie ; c’est une superficie équivalente à celle de la Suède.
- 60 millions d’enfants en âge d’aller à l’école primaire ne sont pas scolarisés.
- Près de la moitié de la population mondiale vit dans des régimes non démocratiques.
- 13 % des adultes dans le monde ne savent ni lire ni écrire.
- Et 3,8 % de tous les enfants meurent avant l’âge de cinq ans ; cela signifie que 5 millions d’enfants meurent chaque année, soit 10 enfants chaque minute.
Ce sont là des problèmes dramatiques. Et comme nous n’entendons pas beaucoup d’autres sons de cloche, il est facile de se convaincre que nous ne pouvons rien y faire. Même sur les nombreuses chaînes d’information en continu, nous entendons rarement des choses suggérant qu’il serait possible de progresser sur ces sujets. Il en va de même dans le système éducatif : des questions telles que « comment éradiquer la faim dans le monde », « la mortalité infantile » ou « mettre fin à la déforestation » font rarement partie des programmes scolaires.
Il n’est donc pas surprenant que beaucoup de gens pensent qu’améliorer le monde est impossible. Et de fait, pour de nombreux problèmes importants, la majorité des personnes pensent que la situation se dégrade.
Or ce n’est pas le cas. Nous savons qu’il est possible de progresser sur ces problèmes majeurs parce que nous l’avons déjà fait. Grâce aux efforts des peuples du monde entier, nous avons progressé au cours de la dernière génération. La situation sur chacun des problèmes énumérés ci-dessus était bien pire dans le passé.
- Le nombre de femmes qui meurent de problèmes liés à la grossesse est passé de 450 000 en 2000 à 300 000 par an aujourd’hui.
- La part des personnes vivant dans l’extrême pauvreté est passée de 38 % à moins de 10 % depuis 1990 ; la part vivant avec plus de 10 dollars par jour est passée d’un quart à plus d’un tiers 2.
- La déforestation a été divisée par trois 3, passant de 151 millions d’hectares dans la décennie 1980 à 47 millions d’hectares dans la décennie 2010.
- Le nombre d’enfants en âge d’aller à l’école primaire et qui ne sont pas scolarisés est passé de plus de 100 millions dans les années 1990 à 60 millions aujourd’hui.
- La part de la population mondiale vivant dans des démocraties est passée de 35 % en 1980 à 54 % aujourd’hui 4.
- La proportion d’adultes dans le monde sachant lire et écrire est passée de 56 % en 1980 à 87 % aujourd’hui.
- La proportion d’enfants décédés avant l’âge de cinq ans est passée de 9,3 % en 1990 à 3,8 % aujourd’hui ; le nombre de décès d’enfants est passé de 12 millions par an à 5 millions.
Parce que nos espoirs et nos efforts pour construire un avenir meilleur sont inextricablement liés à notre compréhension du passé, il est important d’analyser la situation présente au regard des évolutions constatées, et de communiquer dessus. Étudier notre monde à l’aide de données et comprendre comment nous avons surmonté des défis qui semblaient alors insurmontables devraient nous donner à la fois une meilleure confiance dans l’avenir et nous fournir des éléments contribuant à résoudre les problèmes auxquels nous sommes actuellement confrontés. Nos conditions de vie peuvent être améliorées : nous le savons parce que cela a déjà été fait […].
« Our World in Data » publie des données issues de la recherche académique afin de pouvoir mieux affronter les grands problèmes mondiaux auxquels nous sommes confrontés. Nous en avons fait notre mission pour deux raisons : aider ceux qui œuvrent au progrès de l’humanité en leur fournissant les données dont ils ont besoin ; et faire en sorte que davantage de personnes soient informées des grands problèmes qui se posent et prennent la décision d’utiliser leur énergie et leurs ressources pour contribuer au progrès.
1 Les sources de chacune des affirmations de ce texte sont à retrouver dans l’article original sur le site ourworldindata. org
2 Données ajustées en fonction de l’inflation et des différences de coût de la vie entre les pays.
3 Avec des situations parfois très différentes entre types de forêts (tropicales, boréales, tempérées et subtropicales).
4 Les données montrent également une stagnation depuis les années 2000 et une légère décroissance depuis 2020.
Publié dans le n° 353 de la revue
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L'auteur
Max Roser
 
            
            Professeur à l’université d’Oxford, directeur du programme Oxford Martin sur le développement mondial. Il a lancé en (…)
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