« Extinction Rebellion » tente d’interdire une conférence de l’Afis

Jeudi 2 février, l’Association française pour l’information scientifique (Afis) organisait une conférence publique sur le thème « Glyphosate – Santé, Environnement, Agronomie : comment s’y retrouver ? » Y étaient exposées une description du glyphosate, de son mode d’action et de ses utilisations, ainsi que les évaluations des risques sanitaires et environnementaux faites par les agences d’expertise (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, Autorité européenne de sécurité des aliments, Agence européenne des produits chimiques, Centre international de recherche sur le cancer – OMS –, etc.) et organismes publics de recherche (Inserm, Inrae, etc.).

Peu après le début de la conférence, des militants se réclamant du mouvement « Extinction Rebellion » se sont levés pour déployer des banderoles et ont crié des slogans. Ils ont explicitement déclaré que cette conférence ne devait pas avoir lieu et ont refusé les propositions faites de rester et présenter leur point de vue à l’issue de l’exposé.

Devant la réprobation générale du public présent et après une intervention calme du service de sécurité, les militants ont quitté la salle. La conférence a repris, mais pour quelques minutes seulement, car un autre groupe a pris le relais, avec les mêmes méthodes, pour finalement quitter lui aussi la salle face aux réactions du public présent.

Après l’exposé introductif, un débat a été ouvert. Plusieurs personnes sont intervenues, dont des membres de l’association « Scientifiques en rébellion » qui, restés dans la salle, affirmeront par la suite leur soutien aux tentatives d’interruption. Preuve qu’un débat pouvait être mené de façon respectueuse et utile.

La défense de l’environnement et la prise en compte des enjeux climatiques nécessitent la restitution de l’expertise scientifique auprès d’un public le plus large possible. C’est cette connaissance scientifique qui permet de mieux comprendre la situation à laquelle nos sociétés sont confrontées et de mieux évaluer les solutions qu’il est possible d’apporter.

À l’opposé de cette démarche d’information scientifique, des militants préfèrent réduire au silence les discours qui, à leurs yeux, ne corroborent pas leurs partis-pris idéologiques. Le tract distribué pour justifier cette tentative de censure se revendique de l’action non violente et de la défense de l’environnement. C’est une imposture : d’une part, la censure des idées et la tentative d’interdiction de réunions sont des formes d’intimidation et de brutalité et, d’autre part, la défense de l’environnement passe par l’information scientifique.

L’Afis dénonce la tentative de bâillon dont elle a été victime et poursuivra son action, fidèle à la mission qu’elle s’est donnée : exprimer l’état des connaissances scientifiques pour éclairer le débat public, sachant que la science dit ce qui est (les faits) mais ne dicte pas ce qui doit être (les choix de société).

Pour voir la conférence qui a voulu être interdite :