Résistance à un insecticide par symbiose
Publié en ligne le 10 juillet 2012 - Pesticides -L’apparition de résistance à un insecticide, suite à une mutation génétique chez l’insecte cible, est un phénomène très répandu. Des chercheurs japonais viennent de mettre en évidence une autre voie de résistance, instantanée celle-là : l’association symbiotique dans le système digestif de l’insecte avec une bactérie capable de métaboliser l’insecticide. Leur publication décrit le cas d’un insecte ravageur du soja au Japon, dont la nymphe peut ingurgiter la bactérie Burkholderia présente dans le sol, et dont certaines souches peuvent digérer l’insecticide fenitrothion. Des souches rares, mais plus fréquentes dans les sols après traitement des champs par cet insecticide. Mauvaises nouvelles de plus : des souches de Burkholderia métabolisant le fenitrothion peuvent digérer jusqu’à trois autres insecticides, ou s’associer à des insectes ravageurs d’autres cultures. Ces associations symbiotiques n’ont, pour le moment, pas causé de préjudice pour les agriculteurs, mais la menace plane.
Y. Kikuchi et al., Symbiont-mediated insecticide resistance, Proceedings of the National Academy of Sciences, doi:10.1073/pnas.1200231109, 2012.
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L' auteur

Marcel Kuntz
Marcel Kuntz est biologiste, directeur de recherche au CNRS dans le laboratoire de Physiologie Cellulaire Végétale (...)
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