Toulouse 2022 Les deuxièmes Rencontres de l’esprit critique
Publié en ligne le 23 novembre 2022 - Esprit critique et zététique -
L’Afis était présente avec un stand proposant des numéros de la revue Science et pseudo-sciences et des livres de sa maison d’édition, Book-e-Book. Elle était également présente en animation de conférences.
Willy Lafran, initiateur et organisateur des REC a répondu à nos questions.
Prochaines rencontres : 22 et 23 avril 2023 : informations sur le site de l’événement
Science et pseudo-sciences. Quelle était la motivation de cette deuxième édition des REC ?
Willy Lafran. L’intention était d’aller vraiment à la rencontre de tout le monde, de développer la dimension familiale et grand public. Cela s’est fait en diversifiant les thématiques afin de s’adapter aux multiples centres d’intérêts et à la variété des questionnements. Il était alors également nécessaire de diversifier les intervenants : des experts des thématiques traitées d’une part, mais aussi des personnalités aptes à rendre les sciences attractives, des passeurs d’idées permettant de rendre le rationalisme et l’esprit critique moins arides et même, pourquoi pas, divertissants.
La plupart des intervenants de la première édition souhaitaient revenir. Mais nous avons aussi sollicité de nouveaux intervenants et les Rencontres ont pu bénéficier de la contribution d’un plus grand nombre de spécialistes. Une équipe de bénévoles a aidé à l’organisation et à la gestion de l’évènement... C’est cet ensemble qui a permis la très grande richesse du programme. Nous tenions à garder la participation à l’événement gratuite. Notons également la présence de l’association Ukraine Libre que nous avions invitée pour cette édition et pour laquelle les visiteurs étaient invités à faire un don.

Nikolaï Pimonenko (1862-1912)
J’adresse un grand merci à Anne-Sophie, Christophe, Claire, Sylvain, Tails, Thiebault, Wolfgang et Yannis qui ont rejoint l’organisation cette année, ainsi qu’à tous les partenaires qui soutiennent les REC depuis le début.
Comment avez-vous adapté les propositions aux attentes du public ?
Lors de la précédente édition, des familles étaient venues mais n’avaient pas forcément trouvé d’activités adaptés aux enfants. Certaines interventions étaient aussi plus orientées vers un public déjà au fait des problématiques traitées ou déjà familier de l’univers du scepticisme.
Tout en favorisant la rencontre entre acteurs partageant des valeurs communes liées à la science et à la rationalité, nous avons donc voulu faire une priorité de l’accessibilité à tout publics en proposant différents moments : des temps pour les présentations et les échanges, des temps pour la pratique, des temps pour se divertir. Ce festival est avant tout un festival populaire, pour toute la famille.
L’idée a donc été d’étendre les activités de médiation en développant l’appel à des associations habituées à l’animation. Pour le vendredi, nous avons privilégié les contenus destinés aux initiés voire aux professionnels tandis que le samedi s’attachait à être vraiment accessible à tous.
C’est ainsi que la première journée a permis d’aborder des thématiques autour des techniques, de la recherche, du monde de l’entreprise ou encore des réflexions internes aux mouvements sceptiques.
La seconde journée traitait de sujets en lien avec l’éducation, les médias, la santé, les idées reçues ou d’autres questions plus grand public.
Conscients de l’impossibilité d’assister à l’intégralité de cette abondance de propositions, nous avons également fait une captation de toutes les conférences et tables rondes : les vidéos seront petit à petit mises en ligne sur la chaîne Youtube des REC [1] ainsi que sur la chaîne Zetup pour le contenu « jeune public » [2].
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Y aura-t-il des REC en 2023 ?
Nous l’envisageons, mais pas avant un an désormais : cela nous laisse du temps pour développer en amont un système de recueil des propositions, en ligne via des formulaires [processus similaire à ce qui se fait lors de l’organisation de colloques dans le monde de la recherche].
Très prochainement, nous ferons plusieurs appels à proposition : proposer une intervention, proposer un atelier, un spectacle ou une intervention culturelle. Dans tous les cas, l’esprit demeurera le même : permettre un moment à la fois fondé sur la parole d’experts, portant les consensus scientifiques, et dans un esprit de convivialité et de plaisir partagé.
Par ailleurs, et en plus des REC à Labège (près de Toulouse) qui demeureront la manifestation principale, nous sommes en train de mettre en place des manifestations plus modeste en France : des « mini-REC » en quelque sorte, qui seront thématisées et s’appuieront sur les ressources locales.
Références
1 | La chaîne YouTube des REC
2 | La chaîne Youtube Zetup
Environ 1 400 visiteurs étaient présents, de profils variés, mais pour la plupart dans la trentaine, actifs et travaillant dans les domaines de la culture, de la recherche et de l’enseignement. Peu sont venus en famille, les enfants présents étant le plus souvent au niveau lycée.
Une large satisfaction
Un questionnaire de satisfaction a été rempli par 146 visiteurs. La diversité des intervenants a été très appréciée, ainsi que le fait de proposer des contenus avec différents degrés de spécialisation, susceptibles de s’adresser à un public varié. Outre les conférences, les ateliers interactifs ont reçu un bon accueil et le souhait est exprimé pour les voir se tenir à nouveau... Plus de 80 % des répondants se déclarent heureux d’avoir participé et comptent recommander à leurs amis de venir aux REC l’an prochain !
Une très grande diversité de thèmes abordés
Voici une liste, non exhaustive de titres de conférences, illustrant le nombre et la variété des sessions proposées lors des REC 2022.
« Perdons-nous tout esprit critique lorsqu’il s’agit d’innovation technologique ? », « Avoir un haut QI : chance ou malchance ? », « Infox : en démonter la mécanique suffit-il à l’empêcher de fonctionner ? », « De quoi les thérapies alternatives/complémentaires sont-elles le symptôme ? », « La chasse aux biais cognitifs : compétence nécessaire ou fausse bonne idée ? », « Qanon, théorie du complot ou religion ? », « Qu’y a-t-il de nouveau et de bon dans la psychanalyse ? », « La parapsychologie, une science comme les autres ? », « Droit et zététique, quelles interactions ? », « Savez-vous douter ? (pour une prise de décision plus rationnelle) », « Les fausses informations dans le monde des affaires », « La place de la science dans la justice », « Faire preuve d’esprit critique devant les informations relatives à l’alimentation », « Sur les traces de la ChupaCabra, la bête vampire : faits, fiction et folklore », « Biodynamie : de la corne au zodiaque, un occultisme agricole », « Cancer et balivernes », « Ayahuasca, thérapie psychédélique et pensée critique », « Haïti et choléra, un exemple de désinformation scientifique », « Science et média : comment informer sans déformer ? », « Esprit critique et technologie, l’exemple de la blockchain », « Que croire, qui croire ? », « Vulgariser, est-ce faire l’impasse sur la rigueur ? », « Médecines complémentaires et alternatives : faut-il les rejeter ? », « Réchauffement climatique : contre quoi luttons-nous ? », « Les incertitudes et les erreurs de la science face aux certitudes de ses détracteurs », « Idées reçues et climat », « Idées reçues et santé », « Idées reçues et mathématiques », « Idées reçues et Intelligence Artificielle », « Quels outils utiliser pour aiguiser l’esprit critique, de 7 à 77 ans ? », « Le fonctionnement de la publication scientifique », « Maladie de Lyme, où en sommes-nous ? », « Homéopathie : 200 ans d’histoire, quel avenir ? », « Regard critique sur la naturopathie », « De la variole au Covid, la raison peut-elle immuniser contre l’antivaccinisme ? », « Le cerveau humain : une machine à produire des croyances infondées », « Droit, science et procès : la prise en compte des données scientifiques par le juge », « Savons-nous vraiment ce que c’est que de ne pas savoir ce que nous savons ? ».
Parmi les ateliers proposés, citons ceux de l’association « À seconde vue » (« illusions et curiosités perceptives », « magie et raisonnement », « hasard et raisonnement logique » et « jeux cognitifs et médiatiques ») et ceux des « Dubitaristes girondins (« le laboratoire surnaturel », « concours de mauvaise foi », « porteur de parole », « petite histoire Grande histoire », « protocole de test ».
Publié dans le n° 341 de la revue
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L' auteur

Willy Lafran
Willy Lafran est co-fondateur de Freya Games, une entreprise engagée dans la conception de jeux sérieux autour de (...)
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