De nouveaux arguments pour l’économie de l’hydrogène
Publié en ligne le 27 juin 2005 - Énergie -Pour réduire la production de gaz à effet de serre une mesure souvent envisagée est de diminuer la production d’électricité à partir de sources d’énergie fossiles (pétrole, gaz, charbon) - produisant du CO2 ou dioxyde de carbone - pour lui privilégier la production hydroélectrique ou électronucléaire, seules à même aujourd’hui d’assurer une production d’un ordre de grandeur compatible avec les besoins énergétiques de la planète, et promouvoir d’autres modes de production additionnels tels les sources d’énergie renouvelables (par exemple les carburants végétaux, le CO2 produit dans la combustion s’équilibrant avec celui consommé par le végétal dans sa croissance) ou des sources « alternatives » (solaire, éolienne, géothermique, etc.).
Une autre source importante de gaz à effets de serre est constituée de la combustion des moteurs à explosion des véhicules. Les véhicules à l’hydrogène (ou les véhicules électriques) élimineraient ce problème, ou plus exactement transfèrent le problème sur la production d’électricité évoquée dans le paragraphe précédent.
Cette idée est néanmoins dénigrée fréquemment, notamment par ceux qui sont opposés à la production électronucléaire (qui voient dans le véhicule à hydrogène le cheval de Troie de ce qu’ils appellent « le lobby nucléaire »), en argumentant que le développement des technologies de l’hydrogène amèneraient tout simplement un transfert de la combustion des sources d’énergie fossile par les véhicules vers une combustion de ces mêmes sources d’énergie fossile dans les centrales électriques.
Le programme de recherche conduit par Mark Jacobson et ses collègues de la Stanford University, Californie, pourrait amener un argument de poids aux promoteurs de l’économie de l’hydrogène ... si tous les véhicules des USA étaient à l’hydrogène plutôt qu’avec une motorisation classique, le nombre de morts prématurées par les effets induits de la population serait réduit de 6000 par an.
En effet, les moteurs des voitures ne produisent pas que du dioxyde de carbone (le gaz à effet de serre tant combattu) mais aussi le poison qu’est le monoxyde de carbone, de l’oxyde d’azote, de l’ozone, etc. ... sans parler de ces microparticules si souvent évoquées, toutes pollutions se concentrant sur les zones de haute densité de population.
D’après ces chercheurs donc, dans tous les cas, et quelle que soit la façon dont l’hydrogène serait produit, la qualité de l’air serait améliorée.
Ball, P. “Hydrogen cars will save lives”. Nature (2005).
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L' auteur

Michel Naud
Ingénieur, entrepreneur des industries métallurgiques et mécaniques, président de l’AFIS de 2006 à 2010.
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