Eurêka !
Publié en ligne le 28 juin 2019Petite histoire des sciences en 40 citations
Alexis Rosenbaum (illustrations de Quentin Duckit)
Le Pommier, Coll. Impromptus, 2018, 192 pages, 18 €

« Et pourtant, elle tourne ! » (Galilée), « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme » (Lavoisier), « Tout est poison, rien n’est sans poison, seule la dose retient d’être poison » (Paracelse), « Un des serpents avait saisi sa propre queue » (Kekulé), « Omnis cellula e cellula » ( « Toute cellule provient d’une cellule », Virchow)… Une histoire des sciences reconstituée en une quarantaine de citations, certaines bien connues, d’autres moins : le résultat est nécessairement partiel du fait du choix des citations et des savants mais le projet ne manque pas d’intérêt.
En replaçant chaque citation et son auteur dans l’histoire des connaissances, le philosophe A. Rosenbaum montre que parfois le sens des formules retenues collectivement n’est pas toujours celui de la réalité du moment. Par exemple, le célèbre « Eurêka ! » d’Archimède dans sa baignoire ne se rapporterait pas à la « découverte » de la « poussée » qui porte désormais son nom, mais plutôt, peut-être, au principe d’une solution trouvée pour distinguer des objets contrefaits. L’anecdote étant rapportée deux siècles après l’affaire, nous dit l’auteur, les incertitudes demeureront malgré la postérité du récit qui a fait le succès de la fameuse exclamation… Loin de se contenter de rapporter quelques anecdotes, l’auteur, par ses contextualisations, tend à gommer l’idée d’une science qui ne progresserait que grâce à l’illumination de quelques illustres personnages – idée que l’approche pourrait tendre à renforcer – et montre comment s’est peu à peu construite, collectivement, la connaissance dans les différents domaines de la science.
L’ouvrage est structuré autour de cinq parties essentiellement chronologiques : les trois premières couvrent les sciences de la période antique à la période moderne, la quatrième, plus thématique, concerne les citations liées aux découvertes dans les domaines de la vie et de l’évolution et la dernière concerne la période de crise dans le fondement des sciences fondamentales qui s’ouvre à la fin du XIXe siècle (géométrie non-euclidienne, résistances à certaines innovations mathématiques, physique quantique...). Chaque étude est accompagnée d’une référence à un ouvrage qui permet d’approfondir le sujet.
L’ouvrage constitue une agréable et originale initiation à l’histoire des sciences pour un large public.
Publié dans le n° 327 de la revue
Partager cet article
Auteur de la note
Éducation

La science dans l’enseignement contestée au nom des croyances
Le 13 juillet 2019
Le Conseil scientifique de l’Éducation nationale
Le 4 septembre 2018
Et vous, combien de temps résisterez-vous à la tentation ?
Le 22 juin 2018
La fourmi serait-elle paresseuse ?
Le 15 mai 2016Communiqués de l'AFIS
