La littératie : comprendre et utiliser l’information écrite dans la vie courante
Publié en ligne le 19 juillet 2019 - Éducation -
Le concept de literacy, traduit en français par l’anglicisme littératie (ou parfois encore par alphabétisme), répond à de nombreuses définitions. L’Unicef définit la littératie fonctionnelle comme la capacité à lire, écrire et compter pour le fonctionnement efficace et le développement de l’individu et de la communauté [1]. Dans le cadre du programme pour l’évaluation des compétences des adultes (PIACC), l’OCDE a mis en place un observatoire du niveau de littératie dans ses pays membres. Les résultats de la France sont significativement inférieurs à la moyenne des pays évalués [2].
Littératie et santé

L’application du concept de littératie au champ de la santé a débuté dans les années 1970 [3]. Les définitions sont également multiples et ont évolué avec le temps [4]. En 2008, l’Union européenne définit la littératie en santé comme la capacité à lire, filtrer et comprendre l’information en santé afin de produire des jugements fiables [5].
Une recherche du terme « Health Literacy » dans la base de données pubmed trouve 4 256 résultats, avec une très nette augmentation du nombre annuel de publications au fil du temps, passant de 63 en 2009 à 572 en 2017, ce qui traduit un intérêt croissant de la recherche pour ce concept. Il existe des études ayant pour objectif d’évaluer le niveau de littératie en santé dans différents pays [6], mais la France ne fait pas partie des pays évalués.
Un niveau bas de littératie en santé a un impact négatif sur la santé de l’individu [7]. En donnant à chacun les compétences nécessaires, la littératie en santé a été envisagée comme un moyen de transformer le patient d’un simple sujet de soins à une personne prenant activement part à son processus de soins (Citizens’ Empowerment Healthcare) et donc d’améliorer son niveau de santé. Cet objectif est un des axes prioritaires de la stratégie de santé de la Commission européenne [5].
Littératie en santé et opinions personnelles
Une partie de la population manifeste aujourd’hui une certaine défiance envers la science et ses experts [8]. Un autre bénéfice de l’amélioration du niveau de littératie en santé pourrait être une augmentation de la qualité des jugements de l’opinion publique sur les problématiques générales de santé.
Pour résumer, on pourrait dire que, en santé, la participation de chacun est souhaitable et passe par l’amélioration du niveau de littératie dans ce domaine.
[1] Unesco, “Education for All Global Monitoring Report”, 2006. Sur unesco.org
[2] OCDE, « Évaluation des compétences des adultes (PIAAC) ». Sur oecd.org
[3] Simonds SK, “Health education : facing issues of policy, ethics, and social justice”, Health Educ Monogr, 1978, 6 (Suppl. 1) :18-27.
[4] Sørensen K, Van den Broucke S, et al., “Health literacy and public health : a systematic review and integration of definitions and models”, BMC Public Health, 2012, 12 :80.
[5] “Together for Health : A Strategic Approach for the EU 20082013”. Sur ec.europa.eu
[6] Sørensen K, Pelikan JM et al., “Health literacy in Europe : comparative results of the European health literacy survey (HLS-EU)”, Eur J Public Health, 2015, 25 :1053-8.
[7] Rootman I, Ronson B, “Literacy and health research in Canada : where have we been and where should we go ?” Can J Public Health, 2005, 96 (Suppl 2) :S62-77.
[8] « Nucléaire, OGM, nanotechnologie, réchauffement climatique : les Français doutent de la crédibilité des scientifiques », Ipsos. Sur ipsos.com
Publié dans le n° 327 de la revue
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L' auteur

David Ali
Médecin, oncoradiothérapeute et auteur de la chaîne YouTube https://www.youtube.com/channel/UCO... Medifact (...)
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