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Non, les OGM ne sont pas des poisons

L’« étude choc » six ans après

Publié en ligne le 25 janvier 2019 - OGM et biotechnologies -

Le 19 septembre 2012, Gilles-Éric Séralini et une équipe de chercheurs composée principalement de membres du CRIIGEN 1 convoquaient une conférence de presse [1] pour annoncer les résultats d’une nouvelle étude scientifique [2] sur les risques sanitaires d’un maïs OGM, nom de code NK603, et d’un herbicide, le Roundup de Monsanto, à base de glyphosate. Pour cette étude, les expérimentateurs avaient soumis des rats pendant deux ans à des régimes alimentaires à base de ces deux produits. Un article scientifique récapitulant les principaux résultats allait être publié dans la revue Food and Chemical Toxicology.

Les résultats annoncés étaient les suivants : les femelles traitées au Roundup ou au maïs OGM mouraient deux à trois fois plus que les non traitées ; trois groupes mâles traités mouraient aussi plus que les mâles non traités ; les femelles traitées développaient davantage de tumeurs mammaires que les groupes non traités ; la consommation de maïs OGM et de Roundup provoquait un déséquilibre des hormones sexuelles ; chez les mâles, des maladies du foie étaient 2,5 à 5,5 fois plus fréquentes chez les rats traités que chez les non traités et des maladies des reins 1,3 à 2,3 plus fréquentes ; les mâles traités avaient quatre fois plus de grosses tumeurs que les rats non traités, apparaissant jusqu’à 600 jours plus tôt chez les rats traités. Les auteurs ont conclu que l’absorption de Roundup et la consommation de maïs OGM avaient un effet perturbateur endocrinien avec des conséquences métaboliques.

Une médiatisation minutieusement organisée

Accompagnant cette publication, deux livres grand public aux titres évocateurs sont annoncés : Tous Cobayes ! de Gilles-Éric Séralini [3] et La vérité sur les OGM, c’est notre affaire ! de Corinne Lepage [4]. Simultanément, un film sort en salle. Sa présentation met en avant le travail du réalisateur « dans le secret le plus absolu, gardant le silence sur l’étude scientifique menée par le Professeur Séralini, qui a lui-même pris d’énormes risques en se procurant clandestinement des échantillons de maïs transgénique » [5]. Enfin, couronnant le tout, l’hebdomadaire Le Nouvel Observateur affichait en gros sur sa couverture « Oui, les OGM sont des poisons ! » [6] et présentait un dossier exclusif à sens unique. Rappelons aussi que les auteurs de l’étude ont imposé à tous les journaux qui voulaient accéder à l’article scientifique avant sa publication une clause interdisant de solliciter l’avis de spécialistes sur le contenu de l’expérience [7].

L’émotion a été forte, amplifiée par des journaux relayant l’affirmation que « les OGM sont des poisons » et montrant des photos de rats avec des tumeurs énormes. Cette annonce avait en effet de quoi inquiéter, car le Roundup est l’herbicide le plus utilisé en France et dans le monde, et le maïs NK603 était cultivé et consommé aux États-Unis depuis douze ans et autorisé à l’importation et à la consommation en Europe depuis 2005 [8].

C’était le début d’un feuilleton riche en rebondissements, dans lequel se mêlent science, média et politique.

Les institutions scientifiques mondiales rejettent les conclusions

Suite à l’annonce de l’équipe de chercheurs et à l’émotion suscitée, de nombreux gouvernements à travers le monde ont mandaté des instances publiques d’expertise pour évaluer la solidité des résultats avancés. Toutes ces instances sont arrivées aux mêmes conclusions : pas un seul des résultats inquiétants annoncés par l’équipe de chercheurs n’est conforme aux données collectées dans l’étude (voir encadré). Les chercheurs ont surinterprété les données expérimentales, une pratique considérée comme un biais grave en science, consistant à tirer des conclusions qui ne peuvent pas être scientifiquement déduites des données collectées. Les experts ont relevé des « lacunes scientifiques », une « présentation sélective des données », des « déclarations sans fondement », des « interprétations sélectives des résultats », des « représentations trompeuses », un travail « contraire aux normes éthiques scientifiques », des « conclusions non justifiées », des « interprétations spéculatives », des « faiblesses méthodologiques », une « méthodologie statistique inadéquate », des « objectifs peu clairs », une « conception inappropriée de l’étude », des « erreurs méthodologiques ayant conduit à des conclusions erronées », des « failles fondamentales », une « analyse et des rapports inadéquats », des « résultats statistiques discutables et imprécis », des « erreurs méthodologiques », des « conclusions invalides », l’absence « d’analyse statistique neutre », l’absence de « discussion scientifique équilibrée »...

Séralini 2012 : avis des agences sanitaires au niveau international (plus ici)
Allemagne L’Institut fédéral allemand d’évaluation des risques
(BfR) estime que « les principales conclusions des auteurs ne sont pas soutenues par les données présentées » [1]
Australie et Nouvelle-Zélande La FSANZ, agence de santé alimentaire commune aux deux pays, « sur la base des nombreuses lacunes scientifiques identifiées dans l’étude, […] n’accepte pas les conclusions des auteurs. »[2]
Belgique L’Institut flamand de biotechnologie (VIB) relève que « l’analyse scientifique montre que le design de recherche utilisé par Séralini et ses collègues contenait des lacunes fondamentales qui empêchent d’en tirer des conclusions sensées [et que] les déclarations de Séralini sur les effets des OGM et du Roundup sur la santé étaient sans fondement », les auteurs cherchant « seulement des interprétations qui soutiennent leur théorie. » [3] Le Conseil de biosécurité belge (BAC) précise que l’étude « ne contient pas d’éléments nouveaux scientifiquement pertinents. » [4]
Brésil La Commission technique de biosécurité du Brésil (CTNBio) estime que « les conclusions sur la santé animale concernant les effets négatifs des substances testées sont sans signification » et que « l’évaluation des résultats démontre une tendance des auteurs à présenter uniquement les éléments favorisant la théorie selon laquelle les substances testées […] présenteraient des effets toxiques sur la santé des animaux. » [5]
Canada L’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) considère que « les conclusions auxquelles sont parvenus les auteurs au sujet de l’innocuité à long terme du maïs NK603 et du glyphosate ne sont pas étayées. » [6]
Danemark L’Institut national de l’alimentation du Danemark (NFI) a évalué l’étude et « constaté que la méthodologie et les résultats présentés ne corroborent pas les conclusions formulées par les auteurs. » [7] Il note que « l’article contient des erreurs méthodologiques qui ont conduit à des conclusions erronées. » [8]
France Le comité scientifique du Haut conseil des biotechnologies (HCB) conclut que « l’article, essentiellement descriptif, ne permet d’établir aucune relation de causalité entre des événements observés durant l’étude et la consommation de maïs NK603, traité ou non avec du Roundup » et note une « présentation des résultats […] parcellaire et imprécise [d’où] sont tirées des conclusions non justifiées, utilisées ensuite pour échafauder des hypothèses physiopathologiques qui ne peuvent être fondées. » [9] L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) « considère que la faiblesse centrale de l’étude réside dans le fait que les conclusions avancées par les auteurs sont insuffisamment soutenues par les données de cette publication. » [10]
Japon La Commission de sécurité alimentaire du Japon (FSCJ) « est
d’avis que les résultats de l’étude mentionnés dans l’article Séralini et al.
sont insuffisants pour aboutir à une quelconque conclusion sur l’effet du maïs NK603 sur la santé humaine, à cause de la conception inappropriée de l’étude.
 » [11]
Union européenne L’Autorité européenne de sécurité alimentaire (EFSA) estime que « les conclusions des auteurs ne [peuvent] pas être considérées comme étant scientifiquement fondées en raison des lacunes constatées dans la conception, le système de rapports des données et l’analyse de l’étude telles que décrites dans l’article. » [12]
Références
 [1] “Feeding study in rats with genetically modified NK603 maize and with a glyphosate containing formulation (Roundup) published by Séralini et al. (2012)”, BfR-Opinion 037/2012, 1 octobre 2012. Sur bfr.bund.de
 [2] FSANZ, “Response to Séralini paper on the long term toxicity of a Roundup herbicide and a Roundup-tolerant genetically modified maize”, octobre 2012. Sur foodstandards.gov.au
 [3] “Analyse scientifique de l’étude chez le rat de Gilles-Eric Séralini et al.”, sur vib.be, octobre 2012.
 [4] Conseil de bio-sécurité (Belgique), “Advice of the Belgian Biosafety Council on the article by Séralini et al., 2012 on toxicity of GM maize NK603”, 19 octobre 2012. Sur bio-council.be
 [5] Brasil National Biosafety Technical Commission
 [6] « Position de Santé Canada et de l’Agence canadienne d’inspection des aliments concernant la publication d’une étude toxicologique de longue durée portant sur le maïs NK603 Roundup Ready et l’herbicide Roundup par Séralini et coll. (2012) », 25 octobre 2012. Sur canada.ca
 [7] “GMO study fails to meet scientific standards”, National Food Institute, 22 novembre 2012. Sur food.dtu.dk
 [8] “The Danish National Food Institute’s assessment of a new long-term study of genetically-modified maize NK603 and the herbicide Roundup”. Sur food.dtu.dk
 [9] « Avis en réponse à la saisine Haut conseil des biotechnologies (Comité scientifique), du 24 septembre 2012 relative à l’article de Séralini et al. (Food and Chemical Toxicology, 2012) », 19 octobre 2012. Sur hautconseildesbiotechnologies.fr
 [10] Anses, « Présentation de l’avis de l’Anses relatif à l’analyse de l’étude de Séralini et al. (2012) “Long-term toxicity of a ROUNDUP herbicide and a ROUNDUP-tolerant genetically modified maize” », Dossier de presse, 22 octobre 2012. Sur anses.fr
 [11] Food Safety Commission (Japon), “Statement of the Food Safety Commission Japan (FSCJ) toward the paper claiming development of toxicity in maize line NK603 tolerant to the herbicide glyphosate”, 12 novembre 2012. Sur fsc.go.jp
 [12] Efsa, « Les conclusions de l’étude de Séralini et al. ne sont pas étayées par des données, selon la communauté d’évaluation des risques de l’UE », communiqué, 28 novembre 2012. Sur efsa.europa.eu

D’autres organismes scientifiques se sont exprimés, avec les mêmes conclusions. La Société française de pathologie toxicologique (SFPT) a écrit une lettre à l’éditeur de la revue Food and Chemical Toxicology [9] dans laquelle elle pointe les faiblesses de la publication et en particulier, explique que les chercheurs n’ont pas tenu compte de la variabilité naturelle de la mortalité et de l’incidence des tumeurs, particulièrement visible dans des petits groupes de rats, amenant à des « conclusions non significatives » et à une « grossière surinterprétation des données de pathologie. » Les Académies nationales françaises d’agriculture, de médecine, de pharmacie, des sciences, des technologies et vétérinaire ont émis un avis commun [10] où elles déclarent que « l’analyse statistique conventionnelle des résultats obtenus montre qu’il n’y a pas de mortalité plus importante ni d’effet tumorigène prouvé de l’OGM, ni du Roundup, ni de leur association, contrairement à ce que l’on a laissé entendre au public. » Les six académies regrettent aussi l’orchestration d’une opération de communication autour de cette étude et concluent que « l’orchestration de la notoriété d’un scientifique ou d’une équipe constitue une faute grave lorsqu’elle concourt à répandre auprès du grand public des peurs ne reposant sur aucune conclusion établie. »

L’équipe de chercheurs maintient ses conclusions et rejette toute critique

Gilles-Éric Séralini s’est défendu en déclarant être « attaqué de manière extrêmement malhonnête par des lobbies, qui se font passer pour la communauté scientifique », expliquant que « c’est le même lobby qui a permis l’autorisation de ces produits et qui est activé par les entreprises de biotechnologies. » [11] Dans une réponse aux critiques formulées, publiée par la revue Food and Chemical Toxicology en mars 2013, Séralini et ses associés ont défendu l’ensemble de leurs résultats [12], affirmant que la plupart des critiques émises provenaient de biologistes ayant déposé des brevets pour des OGM et de la société Monsanto qui commercialise le maïs NK603 et le Roundup.

À ce stade de l’affaire, de nombreux observateurs s’interrogent : les instances d’expertises mandatées par les gouvernements à travers le monde sont-elles toutes influencées par Monsanto, ou bien le mode de défense choisi par les chercheurs n’est-il qu’un moyen de rendre leurs propos irréfutables ? La plupart des citoyens, incapables de lire l’article scientifique concerné, se retrouvent à devoir se forger une opinion sur la base de leur seule intuition. La stratégie de Séralini et de ses collègues consiste à entretenir le doute dans la population sur la sécurité des OGM, en encourageant la méfiance envers les instances officielles d’évaluation des risques, avec un succès certain. Ce sera le principal résultat de cette première phase de l’affaire Séralini.

Les médias prennent fait et cause pour Séralini

Depuis six ans, on ne compte plus le nombre d’articles de presse et de reportages télévisés mettant en scène Gilles-Éric Séralini présenté comme un lanceur d’alerte intègre opposé aux lobbies industriels, dans un remake du combat de David contre Goliath. Il serait fastidieux de revenir ici sur six années de traitement de l’information. À titre d’exemple, nous décrivons en encadré comment deux chaînes de télévision de service public ont traité ce sujet début 2018. Le message véhiculé dans ces documentaires peut se résumer ainsi : un scientifique lanceur d’alerte a prouvé que le maïs OGM et le Roundup sont toxiques, mais les industriels concernés essaient de le discréditer pour préserver leurs profits. L’avis unanime des autorités sanitaires et des instances publiques d’expertise du monde entier ayant évalué les travaux de Séralini est passé sous silence.

Arte et France 5  : des documentaires partisans sur des chaînes du service public

Le 25 février 2018, dans un documentaire intitulé Soja, la grande invasion [1] diffusé à 20 h 50, France 5 donnait la parole à Séralini défendant sans contradicteur ses résultats de 2012. Au cours du reportage, la voix off affirme (00:39:30) : « Pendant deux ans, Gilles-Éric Séralini a donné quotidiennement à des rats du Roundup dilué dans de l’eau, à faible dose. » Séralini enchaîne « Voilà les images qui ont fait le tour du monde, de toutes les télévisions du monde, de nos rats traités simplement avec un tout petit peu de Roundup. » La voix off reprend, photos à l’appui : « Des rats couverts de tumeurs ! » Enfin, le chercheur déroule : « Au bout d’un an, à peu près la moitié de leur vie, les rats commençaient à avoir des tumeurs et mourir en grand nombre, jusqu’à plus de la moitié et, entre la moitié de leur vie et la fin de leur vie, presque tous mouraient d’abord des résidus de Roundup qui étaient dans leur nourriture ou leur boisson. »

Le 10 avril 2018, c’est Arte qui diffuse à 20 h 50 un documentaire intitulé OGM –Mensonges et vérités. [2] Le commentaire annonce (01:03:10) « En septembre 2012, la publication d’une étude scientifique fait l’effet d’une bombe médiatique. Dirigée par le chercheur français Gilles-Éric Séralini, elle porte sur le maïs transgénique NK603 de Monsanto, tolérant le Roundup, et elle remet en cause son innocuité. [...] Les photos des animaux testés, gonflés de tumeurs, font le tour du monde » Puis Gilles-Éric Séralini rappelle ses conclusions : « Les résultats que nous avons obtenus, c’est d’abord une mortalité plus importante chez les rats traités à la fois aux OGM et au Roundup par rapport au groupe de rats contrôle. »

Le 17 juillet 2018, Arte diffuse à 20 h 50 un autre documentaire intitulé Pesticide et santé ; l’équation sans solution [3] dans lequel sont présentées, à nouveau sans contradiction, les conclusions de l’étude Séralini de 2012. Le commentaire annonce (00:15:05) « L’équipe du professeur Gilles-Éric Séralini a mené une expérience à long terme sur des rats de laboratoire nourris avec des plantes génétiquement modifiées générant elles-mêmes des pesticides. Les résultats obtenus étaient effrayants [à l’image, photo de rats déformés par des tumeurs], maladies graves et mort prématurée. L’industrie, soutenue par les autorités, a immédiatement répliqué... »

Ni Arte, ni France 5 n’ont jugé utile de mentionner le moindre avis d’une institution scientifique officielle ou d’une agence sanitaire à propos des allégations de Séralini. Le premier documentaire d’Arte se contente d’évoquer la « fureur des fabricants d’OGM » déclenchant une « vive polémique scientifique et médiatique ». Puis, la parole est donnée à ce propos à Stéphane Foucart, journaliste scientifique au journal Le Monde, expliquant que « Gilles-Éric Séralini a été attaqué par les faux-nez de l’industrie de manière extrêmement violente, [...] on a une technique qui est mise en oeuvre par l’industrie des biotechnologies végétales qui s’attaque plutôt aux personnes qu’aux résultats, les résultats étant bien évidemment discrédités dans la foulée. »

Pourtant, il s’agit de deux chaînes du service public. Qui plus est, en ce qui concerne France 5, les programmes sont supposés être axés sur l’éducation et le partage des savoirs et des connaissances. L’article 3 du décret n° 2009-796 du 23 juin 2009 indique que « France 5 est la chaîne du décryptage, du partage des savoirs et de la transmission des connaissances. Ses programmes contribuent à la découverte et à la compréhension du monde, en s’attachant tout particulièrement aux registres des sciences et techniques, des sciences humaines, de l’environnement et du développement durable. Elle valorise l’accessibilité de ses contenus pédagogiques et de connaissances par tout moyen de communication électronique et développe la coopération avec les milieux éducatifs. »

Références
1 | Soja la grande invasion
2 | OGM Mensonges et vérités
3 | « Pesticides et santé : l’équation sans solution », documentaire, Arte, diffusé le mardi 17 juillet.

Les pouvoirs publics suivent

Le 22 octobre 2012, un communiqué du ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt annonce : « Le Gouvernement retient la proposition formulée par l’Anses de renforcer les études sur les effets à long terme de la consommation des OGM et des pesticides, qui doivent intégrer ces thèmes au niveau national et communautaire. Le premier ministre a demandé [aux ministères concernés] de porter au niveau européen la demande du Gouvernement d’une remise à plat du dispositif communautaire d’évaluation, d’autorisation et de contrôle des OGM et des pesticides. Dans ce contexte, la détermination du Gouvernement pour maintenir le moratoire en France des OGM autorisés à la culture dans l’Union européenne est réaffirmée. » [13]

En appelant à une « remise à plat du dispositif communautaire d’évaluation, d’autorisation et de contrôle des OGM et des pesticides », le gouvernement français valide la thèse voulant que ce dispositif soit défaillant, comme l’affirme Séralini. De fait, ce communiqué est le début d’une nouvelle phase de l’affaire, dans laquelle les résultats de l’étude sont mis au second plan, remplacés par l’affirmation de la nécessité de mener de nouvelles études sur les plantes OGM en général et de renforcer le dispositif de contrôle au niveau européen.

Une mauvaise étude scientifique pouvait-elle poser de bonnes questions ? Cette seconde partie de ce feuilleton est détaillée dans l’article « Études de toxicité des OGM : le cadre réglementaire européen est-il à revoir ? ».

Références
1 | Vidéo de la conférence de presse sur YouTube : youtu.be/Smgs1IJM3pc
2 | Séralini G-É et al., “RETRACTED : Long term toxicity of a Roundup herbicide and a Roundup-tolerant genetically modified maize”, Food and Chemical Toxicology, 2012, 50:4221-4231. Disponible sur le site sciencedirect.com [Les articles rétractés – en novembre 2013 dans le cas présent – restent en ligne mais avec la mention “Retracted” en rouge sur toutes les pages, et dans le titre].
3 | Séralini G-É, Tous cobayes !, Flammarion, 2012.
4 | Lepage C, La vérité sur les OGM, C’est notre affaire !, Mayer Charles Leopold Editeur, 2012.
5 | « Tous cobayes ? », film documentaire de Jean-Paul Jaud, 2012.
6 | « EXCLUSIF. Oui, les OGM sont des poisons ! ». Le Nouvel Observateur, 20 septembre 2012.
7 | Communiqué de l’Afis, OGM : la science prétexte à show politico-médiatique sur afis.org
8 | Page Wikipédia de l’événement NK603.
9 | Barale-Thomas E (Président of the Conseil d’Administration of the SFPT), “Letter to the editor”, Food and Chemical Toxicology, 2013, 53:473-474.
10 | « Avis des Académies nationales d’Agriculture, de Médecine, de Pharmacie, des Sciences, des Technologies, et Vétérinaire sur la publication récente de G.E. Séralini et al. sur la toxicité d’un OGM », octobre 2012. Sur academie-sciences.fr
11 | « Étude OGM : le Pr Séralini dénonce les “attaques des lobbies” », Le Monde, 24 septembre 2012. Sur lemonde.fr
12 | Séralini G-É et al., “Answers to critics : Why there is a long term toxicity due to a Roundup-tolerant genetically modified maize and to a Roundup herbicide”, Food and Chemical Toxicology, 2013, 53:476-483.
13 | « Maïs OGM NK603 : l’étude publiée en septembre n’est pas de nature à remettre en cause les précédentes évaluations », communiqué du ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt, 22 octobre 2012. Sur agriculture.gouv.fr

1 Comité de recherche et d’information indépendante sur le génie génétique.


Thème : OGM et biotechnologies

Mots-clés : OGM