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La psychanalyse et les médias

Publié en ligne le 28 février 2011 - Psychanalyse -
par Jean-Louis Racca

Une anecdote médiatique ? Mercredi 7 janvier 2009 : le philosophe médiatique Raphaël Enthoven reçoit le philosophe tout court Clément Rosset. L’œuvre du second est, durant une semaine, le thème de l’émission quotidienne « Les nouveaux chemins de la connaissance », animée par le premier sur France Culture (diffusée en cinq « épisodes », d’une heure environ chacun, du lundi 5 au vendredi 9).

La discussion, fort aimable, porte sur l’œuvre de Rosset, ses positions philosophiques, ses préférences, sa perplexité au sujet des théories de certains de ses « confrères ». Ainsi, lors du troisième épisode, Rosset affirme sa négation du « moi profond ».

La personne qui connaît un peu les positions de Rosset sait qu’il a, par ailleurs, qualifié certaines théories de Freud de « délirantes », même si ce dernier n’est pas le philosophe envers lequel il a la plus grande « aversion ». Cette personne peut alors légitimement se demander « l’animateur va-t-il saisir l’occasion (de cette négation du « moi profond ») 1 pour donner au philosophe l’opportunité de s’expliquer, au « risque » que Freud et son invention voient leurs réputations quelque peu ternies ? »

Il n’en sera rien, l’animateur préférant changer de sujet…

L’anecdote ci-dessus peut paraître anodine, mais elle est révélatrice d’un phénomène qui devrait inquiéter tout « honnête homme » : l’unilatéralisme de l’information fournie par les grands médias français au sujet de la psychanalyse.

Une publicité multiforme et omniprésente

On peut recenser plusieurs façons de se référer à la psychanalyse dans les médias. La première est l’utilisation de la psychanalyse comme éclairage pertinent à volonté explicative sur un sujet.

Ainsi, dans le domaine culturel, le lecteur pourra par exemple s’amuser à compter le nombre d’occurrences d’expressions empruntées directement à la psychanalyse (« scène primitive », « tuer le père », « passage à l’acte »…) dans l’émission quotidienne de critique artistique Tout arrive de France Culture 2.

La critique d’art étant probablement un domaine où l’objectivité n’a guère de sens, il n’y a peut-être pas lieu de s’offusquer d’une telle utilisation. Mais celle-ci semble souvent relever de l’argument d’autorité. Ainsi, lorsque dans Télérama, la critique du dernier film de Polanski se termine par « La surprise finale et ses retentissements rappellent cette étrange formule de Lacan : “La paranoïa, c’est la vérité.” » 3, on peut se demander où est l’éclairage ; et le lecteur semble uniquement invité à s’ébaudir devant tant d’érudition.

L’enjeu est plus important lorsqu’une utilisation du même type touche les domaines de la santé, des mœurs ou de l’éducation.

Nous verrons dans la partie 2 l’action et les discours des psychanalystes eux-mêmes dans les médias. Pour s’en tenir ici à ceux des journalistes, dans le domaine de la santé et des troubles mentaux, le débat est souvent proposé sous la forme de faux dilemme : psychanalyse ou antidépresseurs 4. Les autres thérapies sont généralement ignorées : ainsi, sur Arte, la chaîne culturelle, où presque tous les sujets (cinéma, droits de l’homme, littérature, politique…) sont l’occasion d’invoquer, sur le seul mode positif, cela va sans dire, la psychanalyse, une recherche sur les occurrences des mots « psychanalyse » et « thérapies comportementales et cognitives » effectuée sur le site arte.tv le 21 avril 2010 voit la première vaincre les secondes sur le score sans appel de… 158 à 5 !

Psychanalystes et psychanalyse presque systématiquement présentés avantageusement, ce parti pris va de pair, de façon très cohérente, avec un autre : un psychanalyste ne sera pas présenté comme tel lorsqu’il n’est pas à son avantage. Il en fut ainsi lors du premier « procès d’Outreau ». On a en général retenu la mise en cause du juge. Mais qui se souvient du rôle de certains experts dans ce qui reste souvent qualifié de « fiasco judiciaire » ? Ce n’est pas en lisant l’article du Monde 5 qui rend compte de l’audience au cours de laquelle « la présidente de la cour, (..), et l’avocat général, (…), ont même éclaté de rire à la lecture de certaines (expertises) » que le lecteur pourra savoir que les deux experts défaillants sont psychanalystes, ce qui serait pourtant purement factuel : l’auteur les qualifie de « psychologues »…

Un autre type de présentation tendancieuse consiste à attribuer à une personne, de préférence inattaquable, le titre de psychanalyste… qu’elle ne revendique pas. Ainsi, le 21 avril 2009, comme il le fait chaque matin lors du « 7-10 » de France Inter 6, Yves Calvi annonce lui-même son émission de l’après-midi. Ce jour-là, on entend : « Bonjour, c’est Yves Calvi ; aujourd’hui à 17 h, dans Nonobstant, je reçois le psychanalyste Christophe André […] ». Bigre ! Non seulement Christophe André ne se définit pas lui-même comme un psychanalyste, mais quand on connaît ses critiques à l’endroit de la psychanalyse, on croit rêver…

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Il est clair que, pour Yves Calvi comme pour nombre de ses confrères, un psychiatre avenant et sympathique ne peut être que psychanalyste. Peut-être même que pour lui, psychiatre et psychanalyste sont deux termes synonymes.

Il arrive aussi qu’un concept, de préférence inattaquable (comme la personne du paragraphe précédent), soit attribué de façon erronée à la psychanalyse. Ainsi, dans un communiqué récent d’une association de cinéastes, on lit : « Il existe en psychanalyse une notion qu’on appelle la “double contrainte” ou “injonction paradoxale” » 7, alors que les notions citées ne sont pas d’origine psychanalytique.

Enfin, un dernier type repérable de présentation tendancieuse consiste à faire endosser des paroles de bon sens à des psychanalystes, alors que ces paroles ne doivent rien de spécifique à la psychanalyse. Ainsi, sur France Culture, le 30 décembre 2008, à 7 heures 25 : Caroline Eliacheff, qui tient une chronique hebdomadaire, parle du procès fait par la fille de Liliane Bettencourt à sa mère qu’elle pense être victime de captation d’héritage. Et voici qu’au milieu de quelques banalités sur les rapports mères-filles, elle ajoute : « comme le dit Françoise Dolto, la bêtise, ça se soigne… » (en l’occurrence, c’était la fille qui aurait été à soigner).

Quel besoin de faire référence à Dolto, comme si la sentence en question avait quoi que ce soit d’original (l’a-t-elle d’ailleurs prononcée ?) alors qu’un grand nombre de gens (dont certains n’ont peut-être jamais entendu parler de psychanalyse) aurait pu la délivrer sans problème ? Quel besoin de faire référence à Dolto donc, sinon pour laisser penser que son œuvre est parsemée d’idées particulièrement profondes et valoriser ainsi la psychanalyse aux yeux (et aux oreilles) des auditeurs ?

Ce même 30 décembre, vers midi, Elisabeth Badinter parle de son dernier livre L’infant de Parme, dans l’émission Tout arrive (il s’agit ce jour-là d’une rediffusion). Il semble que l’infant en question ait reçu une éducation solide (mais sévère…) de la part de son père et qu’il se soit rebiffé contre ce dernier. Et Mme Badinter d’approuver doctement cette rébellion en nous éclairant : « comme le dit Caroline Eliacheff, il faut parfois savoir se rebiffer contre ceux qui vous ont beaucoup apporté, etc. » Là encore, pourquoi faire spécialement référence à Mme Eliacheff pour une phrase aussi peu originale ? Pourquoi ne pas remplacer « Caroline Eliacheff » par « Chomsky », « Aragon » ou « Bouveresse » (ou, pourquoi pas, « Coluche », « Nagui » ou « Jean-Michel Larqué » qui auraient été bien capables de dire une chose pareille) ? Pourquoi cette mise en valeur, en l’occurrence imméritée, de la psychanalyse 8 ?

Le psychanalyste comme expert omniscient

La psychanalyse semble être encore largement considérée par beaucoup d’acteurs des médias comme une superscience. Il n’est dès lors pas rare que des psychanalystes eux-mêmes soient régulièrement convoqués par les médias pour donner leur avis sur les sujets les plus divers.

Vous avez dit hégémonie ?

Le 23 mars 2000, le député Bernard Accoyer réunit à l’Assemblée Nationale un colloque, intitulé Les psychothérapies et la loi, pour préparer son projet de loi destiné à réglementer le titre de psychothérapeute. Il réunit « des personnalités politiques et scientifiques faisant, nationalement et internationalement, autorité dans les champs de l’enseignement médical et psychologique, de la santé mentale, de la formation aux soins ». Les quinze personnalités invitées sont psychanalystes !

Ainsi, lorsque éclata la crise économique de l’automne 2008, France Culture eut l’idée de faire appel à des invités pour porter « d’autres regards sur la crise » qui consistaient en des interventions d’une dizaine de minutes lors du journal de 12 h 30. Sur une cinquantaine d’invités lors de la période décembre 2008-février 2010, plus du quart d’entre eux sont psychanalystes.

Des personnages comme Marcel Rufo, Boris Cyrulnik, Gérard Miller sont très présents dans les médias.

Dans le domaine de l’éducation, les psychanalystes semblent être considérés par les décideurs médiatiques comme les plus aptes à donner un avis pertinent. Par exemple, la psychanalyste Claude Halmos prodigue chaque semaine ses conseils en répondant aux questions des journalistes dans diverses émissions de France Info 9.

On trouve aussi des psychanalystes disposant es-qualité d’une chronique hebdomadaire sur France Culture ; ainsi, Catherine Clément et Caroline Eliacheff, cette dernière ne ratant jamais une occasion de mettre en avant, sans complexes, la psychanalyse à propos des sujets les plus divers (voir plus haut).

Quelles explications ?

On peut envisager diverses pistes pour expliquer cette omniprésence omnisciente. La France est le seul pays au monde, semble-t-il, où tout élève préparant le baccalauréat général suit un enseignement de philosophie. Si la psychanalyse n’est pas enseignée en tant que telle, la notion d’inconscient est au programme de cet enseignement. Et, comme le dit plaisamment un éditorial de Côté philo – “Journal de l’enseignement de la philosophie” : « Aucune autre notion [que celle d’« inconscient »] ne sert [dans le programme de Terminale] de prête-nom à un auteur. » 10

Dès lors, tout journaliste, tout décideur va être susceptible d’entrer dans une spirale de reflet et de caution : puisque les théories freudiennes sont présentées comme avérées, pourquoi ne pas les propager ? Puisqu’elles sont largement propagées, elles doivent être avérées.

On ne peut décrire ce dispositif, sans pointer nommément certaines personnes. En voici deux, particulièrement entreprenantes pour le pérenniser.

Le débat selon Mme Roudinesco

Dans un compte-rendu d’une rare violence du dernier livre de Michel Onfray [1] publié unfairly près d’une semaine avant sa sortie, Mme Roudinesco, ne voulant probablement pas qu’on la prenne pour une fanatique refusant toute discussion sur la psychanalyse, feint de trouver naturel le principe de ces débats et critiques et écrit ceci : « On est loin ici [dans le livre d’Onfray] d’un simple débat opposant les partisans et les adeptes de la psychanalyse »[2].

Vous avez bien lu : pour Mme Roudinesco, un débat sur la psychanalyse ne peut opposer que les partisans et les adeptes de la psychanalyse. Autrement dit ses partisans et... ses partisans.

Références

1 | Le crépuscule d’une idole, l’affabulation freudienne, Grasset, 2010.
2 | « Onfray et le fantasme antifreudien », Le Monde des livres, 16 avril 2010.

Elisabeth Roudinesco : cette universitaire, historienne et psychanalyste 11, occupe une place importante au service culturel du journal Le Monde. Elle est souvent considérée par les médias comme « la » personne à inviter pour informer sur la psychanalyse. Elle s’est pourtant livrée, lors de la sortie du Livre Noir de la Psychanalyse, à une véritable tentative de censure de l’ouvrage, qui a étonné certains éditorialistes 12 !

Il faut lire le document « Elisabeth Roudinesco ou comment utiliser les médias pour discréditer les opposants à la théorie freudienne » 13 écrit par deux professeurs de psychologie à l’université de Picardie pour une étude plus exhaustive de ses étranges méthodes.

Bernard-Henri Lévy : on ignore souvent que le philosophe est un lacanien convaincu et militant 14. Son influence dans les médias est importante 15 : il est difficile de penser que celle-ci ne s’exerce jamais en faveur d’une information biaisée au profit de la psychanalyse.

Une partie de cette entente cordiale entre médias et psychanalyse, qui induit un manque d’objectivité dans le traitement médiatique de la seconde par les premiers, peut sans doute aussi s’expliquer par certaines similitudes : il semble que médias et psychanalyse aient en commun d’opposer une fin de non-recevoir de quelque façon que s’exprime la contestation de leurs pratiques 16 :

  • lorsqu’elle prend la forme d’une critique interne, celle-ci est rarement médiatisée 17 ;
  • quand elle prend la forme d’une critique externe, quels qu’en soient le contenu et le registre, les sentinelles de la confrérie ne tolèrent que les analyses qui cautionnent les mythes de la profession et ne risquent pas d’induire un changement d’habitudes 18.
Quand ils ne peuvent empêcher la parution…

… en français d’un ouvrage étranger critique sur la psychanalyse, certains tentent parfois d’en atténuer la portée en modifiant considérablement son titre. Ainsi, l’ouvrage Freud, Biologist of the Mind, Beyond the Psychoanalytic Legend de Frank Sulloway* est devenu Freud, biologiste de l’esprit**. La mention « au delà de la légende psychanalytique » a mystérieusement disparu. Quant à Why Freud Was Wrong : Sin, Science and Psychoanalysis de Richard Webster***, il devient Le Freud inconnu, l’invention de la psychanalyse****. Pas question de laisser celui qui ne verrait que les titres associer « psychanalyse » et « légende » ou imaginer que Freud a pu se tromper !

*New York, Basic Books, 1979.
** Fayard, 1981.
*** New York, Harper Collins / Basic Books, 1995.
****Exergue, 1998.

Une situation bloquée ?

On attend toujours en France un article dont le titre serait « Freud est amplement enseigné à l’Université, sauf dans les facultés de psychologie », comme ce fut le cas récemment dans le New York Times 19. Il faut dire que, si la psychanalyse a, en effet, pratiquement disparu des enseignements de psychologie et de psychiatrie aux États-Unis, elle est encore quasi-hégémonique en France (voir encadré « Vous avez dit hégémonie ? »). Cette hégémonie semble toutefois de plus en plus difficile à assurer et à justifier, compte tenu de la production de nouvelles connaissances et de la mise au point de nouvelles thérapies : chose inenvisageable il y a peu, la psychanalyse est davantage présentée aujourd’hui comme une théorie et une thérapie parmi d’autres 20 et certains éditorialistes n’hésitent plus à pointer les faiblesses de la discipline et l’arrogance de nombres de ses défenseurs 21 (sans qu’il soit possible de superposer les clivages à propos de la psychanalyse et les clivages politiques : la psychanalyse peut être défendue bec et ongles dans Le Figaro, comme dans L’Humanité).

Il faudrait une étude plus approfondie pour savoir, d’une façon générale, si le débat n’est pas immobile. Je m’en tiendrai, pour conclure, à une comparaison entre deux dossiers parus dans le même hebdomadaire à vingt ans d’intervalle. En 1990, Le Nouvel Observateur avait réalisé un dossier La science et la psychanalyse 22. Il consistait essentiellement en un « match entre psychanalystes et neurobiologistes » : dix items (dont le rêve, les lapsus, la dépression…) étaient envisagés et, sur chacun d’eux, l’« avantage » était attribué aux premiers ou aux seconds. Le match, méthodologiquement loufoque, était de surcroît truqué, son résultat couru d’avance et ses arbitres bien peu neutres.

Vingt ans plus tard, même s’il présente au centre de sa couverture le visage épanoui d’Elisabeth Roudinesco (d’autres personnes, dont deux très critiques partagent cette couverture), le même hebdomadaire propose un dossier À quoi sert la psychanalyse 23, quelques semaines avant la sortie du livre de Michel Onfray 24. Même si l’éditorial conclut en substance qu’il n’y a pas de place chez Onfray pour le doute, ce doute qui aurait « taraudé Freud », on trouve aujourd’hui, dans un tel numéro, une proportion bien plus grande d’articles critiques sur Freud et sa doctrine. On trouve même un classement des auteurs des articles sur le mode « ils l’aiment beaucoup, un peu, pas du tout », où le nombre de pas du tout est aussi élevé que celui des beaucoup, les pas du tout n’étant par ailleurs nullement dénigrés, mais présentés comme des gens tout à fait estimables.

Il semble qu’il y ait eu un avant – et un après – Livre Noir de la Psychanalyse, la parution de ce dernier ayant enfin libéré une certaine parole critique 25.

Lire aussi Psy et psychanalyste, du pareil au même pour France Soir !.

1 Sans entrer dans le détail, la cure psychanalytique est souvent présentée (vendue ?) comme une recherche de l’« identité profonde », des « profondeurs » du moi. Voir par exemple : Jacques Van Rillaer, Psychologie de la vie quotidienne, Odile Jacob, 2003, chap. 4 « Sagesse et illusions de la connaissance de soi »

2 L’essentiel de cet article a été écrit au printemps 2010. Depuis la rentrée 2010, une émission « similaire » a remplacé Tout arrive ; elle se nomme La Grande Table.

3 http://www.telerama.fr/cinema/films/the-ghost-writer,402182,critique.php (disponible sur archive.org—13 janv. 2020).

4 Voir l’encadré « Une ignorance étonnante » de Jacques Van Rillaer dans SPS n° 261, mars 2004.

6 Devenu le « 6.30-10 » depuis la rentrée 2009.

8 Le lecteur pourra trouver une recension de nombreux autres exemples ici : http://www.zetetique.fr/index.php/nl/286-poz-nd52#culture (disponible sur archive.org—13 janv. 2020).

9 Ces journalistes n’ont pas daigné répondre à ma question « pourquoi une psychanalyste et non plusieurs intervenants, certains pouvant représenter d’autres courants de la psychologie ou de la psychothérapie (ou un seul intervenant, mais d’un autre courant…) ? ».

10 Voir : http://acireph.org/Files/Other/CP8%..., éditorial, p. 3. Dans ce même numéro, on lira avec profit l’article de Renaud Dogat « Enseigner une pseudoscience ? », pp. 11-18.

11 On ne peut manquer, cependant, de rapporter ici, cette remarque d’André Green, ancien directeur de l’Institut de Psychanalyse de Paris : « Roudinesco se dit historienne et psychanalyste. [...] Je crains qu’elle ne soit pas plus psychanalyste qu’historienne ». (« Le père omnipotent », Paris, Magazine littéraire, 1993, 315, p. 22).

15 Comme l’ont montré Jade Lindgaard, Xavier de La Porte dans Le B. A. BA de BHL, La Découverte, 2004 et Nicolas Beau, Olivier Toscer dans Une imposture française, Les Arènes, 2006.

16 Concernant les médias à ce sujet, voir https://www.acrimed.org/La-colere-d....

17 Les psychanalystes sont loin d’être unanimement en accord avec les positions de Mme Roudinesco, comme le montre cet échange : http://www.oedipe.org/fr/actualites/lettresroudinesco (indisponible—13 janv. 2020). Mais ces dissensions internes sont rarement audibles.

18 S’il faut bien sûr se garder de généraliser, on ne peut manquer de remarquer la similitude des réactions de « grands » psychanalystes et de « grands » journalistes connus lorsque certaines de leurs turpitudes sont mises en cause publiquement : les comportements concernés sont généralement mis sur le compte de « dérapages », manquement à la « déontologie », etc., sans remise en cause « structurelle »…

21 Par exemple, Laurent Joffrin (éditorial Réponses, Libération du 17 avril 2010) ou Jean-François Kahn : http://www.jeanfrancoiskahn.com/Le-fond-de-l-air-est-Onfray_a112.html (disponible sur archive.org—13 janv. 2020).

22 n° 1356, 1er novembre 1990, pp. 12-34.

23 n° 2369, 1er avril 2010.

24 Le crépuscule d’une idole, l’affabulation freudienne, Grasset, 2010.

25 On peut ainsi apprécier à sa juste valeur l’attitude de la direction de France Culture vis-à-vis de la diffusion des conférences 2009-2010 de Michel Onfray à l’Université Populaire de Caën. Ces conférences contenaient cette année de rudes critiques du freudisme que l’on peut retrouver dans le livre cité dans la note précédente. Une pétition lancée « par un collectif de psychanalystes et d’enseignants » demanda alors ouvertement, peu avant la diffusion, que la station culturelle publique mette fin au contrat qui la liait à Michel Onfray (voir https://www.ipetitions.com/petition...), les signataires espérant sans doute ainsi empêcher cette diffusion. Or, la direction ne céda pas et diffusa bien le cycle de conférences, soit près de 25 heures de parole critique sur la psychanalyse du 26 juillet au 27 août dernier : sans précédent !