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Gourous et guérisseurs : du Québec à la France

Publié en ligne le 17 juillet 2014 - Dérives sectaires -

En 2012, le Québec a découvert avec stupéfaction qu’une jeune mère de famille était morte « cuite », enveloppée de pellicule plastique et de terre, en suivant les prétendues thérapies d’une gourou de l’épanouissement personnel. Comment la quête de bonheur de cette femme a-t-elle pu mener à une telle tragédie ?

Pour répondre à cette question, La Presse (l’un des plus importants quotidiens et sites d’information francophone en Amérique) a lancé un ambitieux projet d’enquête. Pendant trois mois, une équipe de la rédaction a écumé l’Internet et visité – souvent incognito – des pseudo-guérisseurs et des gourous en tout genre.

La situation telle que décrite dans le reportage n’est pas spécifique au Canada. Nul doute qu’une enquête menée dans l’hexagone révèlerait les mêmes dessous sombres du monde des guérisseurs et du paranormal. Reste juste à trouver, de ce côté de l’Atlantique, le grand organe de presse qui, pour une fois, déciderait de ne pas sombrer dans le sensationnalisme et la complaisance et se donnerait les moyens d’une enquête honnête et objective.

Au Canada, comme en France, les marchands de miracles savent exploiter la détresse des personnes, se parent souvent de pouvoirs extraordinaires, ou se réclament indûment d’une approche psychologique spécifique. La valeur de l’enquête menée par Marie-Claude Malboeuf tient, non seulement dans son implication et son investigation, mais dans le recul qu’elle prend face aux réalités qu’elle découvre.

« Rencontrer les différents acteurs s’est révélé facile. Les maîtres à penser sont partout. Dans des officines discrètes, mais aussi dans des hôpitaux, des écoles et des bureaux de psychologues. Ils nous ont reçus en robe ou en blouse blanche, armés d’aimants, de diapasons ou de “fréquences invisibles”. Tous débordants de confiance. Parfois louches et avides, parfois sympathiques et sincères, mais pas inoffensifs pour autant.

Leur promesse : éliminer le mal de vivre, l’hyperactivité, le cancer, grâce à des méthodes bizarres, ou carrément choquantes. Et ces soins, très onéreux, sont souvent remboursés à tort par les compagnies d’assurances. On suit leurs conseils à ses risques et périls. Certains clients ont simplement dépensé beaucoup d’argent, et disent avoir été aidés. Mais d’autres en sont morts ou se sont suicidés. Certains ont abouti à l’hôpital psychiatrique ou dans des sectes.

On y découvre un Québec dangereusement obsédé par la quête du bonheur et de la santé. Une terre où l’on a largué la religion, mais qui demeure fertile pour les prêcheurs de la bonne parole ésotérique. »

Nous reproduisons, dans ce numéro de Science et pseudo-sciences et dans les suivants, l’intégralité du reportage réalisé par nos collègues canadiens, avec l’aimable autorisation de la rédaction de La Presse, et en particulier celle de l’auteure principale, Marie-Claude Malboeuf.

Titre original : « Gourous Inc. ».
www.lapresse.ca/actualites/201209/28/01-4578585-gourous-inc-notre-grande-enquete.php

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(1) Le marché des enfants.
(2) Les gourous dans l’école.
(3) Docteurs Gourous.