La nanorévolution
Publié en ligne le 13 octobre 2019Comment les nanotechnologies transforment déjà notre quotidien
Azar Khalatbari
Éditions Quæ, 2018, 151 pages, 19 €

Azar Khalatbari est titulaire d’un doctorat en géophysique et a choisi le métier de journaliste scientifique qu’elle exerce actuellement à la revue Science et avenir. Sur le thème des « nanos », A. Khalatbari a travaillé de façon étroite avec Jacques Jupille, directeur de recherche émérite spécialiste de la physicochimie des surfaces et interfaces, mais elle a aussi interrogé des chercheurs de ce domaine.
Par convention, les nanos manufacturées sont appelées « nanoparticules », tandis que celles d’origine naturelle 1 sont des « particules fines ». Leur dénominateur commun est leur taille minuscule : entre « 1 et 100 nanomètres, soit un milliardième et un dix-millionième de mètre » (p. 31).
Rendues possibles dans les années 1980 par les progrès techniques, la fabrication et l’utilisation des nanos sont une réalité (p. 38). Aujourd’hui, plus de 2 000 produits de consommation courante contiennent des nanoparticules : additifs dans l’alimentation, cosmétiques, médicaments, emballages, capteurs, matériaux, etc. L’auteur détaille différents exemples, qui montrent pour la plupart l’utilité de certaines nanoparticules : nanovecteurs de médicaments vers les organes cibles, nanoparticules pour améliorer le rendement des cellules photovoltaïques, nanoparticules de fer pour le traitement des eaux usées, détecteurs de monoxyde de carbone 2… En revanche, d’autres utilisations ne semblent pas indispensables : dans les emballages alimentaires (nanoparticules d’argent comme antimicrobien, nanoparticules d’argile comme renfort, etc.), dans l’alimentation (le dioxyde de titane TiO2 comme agent de blanchiment, en particulier dans les bonbons)...
L’ouvrage est aussi un plaidoyer pour que l’utilisation des nanos soit mieux encadrée. En effet, la taille infime de ces nanoparticules fait qu’elles ont une réactivité spécifique. N’auraient-elles pas alors une toxicité particulière ? Et quid de leur impact sur l’environnement ? L’auteur appelle à la mise en place d’études de toxicologie particulières, mais précise que cela est difficile, car il n’existe pas encore « une définition satisfaisante [des nanoparticules] qui puisse s’appliquer à tous les textes réglementaires » (p. 128). Il faut donc commencer par trouver une définition qui englobe toutes les nanos. D’après A. Khalatbari, l’évaluation de leur danger n’est actuellement pas satisfaisante et il faut donc limiter le risque en évitant l’exposition : éviter l’achat de produits en contenant, en attendant que les recherches se poursuivent.
Le style d’écriture est clair et l’ouvrage s’adresse au grand public.
Publié dans le n° 328 de la revue
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