La science en question(s)

Cet ouvrage présente les actes des Entretiens d’Auxerre (organisés par le Cercle Condorcet) de novembre 2013. On trouvera la liste des vingt-trois auteurs et les titres des chapitres sur le site de l’éditeur ¹. Dans une interview ², Michel Wieviorka résume son analyse de cette « science en question » : « Ce n’est pas la science qui va mal, mais la société ». Nous sommes, ici, loin de la pensée unique de la sociologie postmoderne des sciences ³. On regrettera cependant que le catéchisme constructiviste de cette dernière imprègne le dernier chapitre où l’obsession d’un « contrôle démocratique de la science » refait surface. Vision largement contredite dans d’autres chapitres du livre : François de Closets voit ainsi « se mettre en place un désordre scientifique à revendication démocratique » quand Virginie Tournay parle, elle, d’un « impératif démocratique mal placé », pour ne citer que ces auteurs.

L’ouvrage, extrêmement riche, aborde les relations entre sciences (dites dures) et société sous des angles multiples : philosophie, histoire, sociologie, communication, médias, prospective. Mentionnons simplement la contribution de la courageuse Faouzia Farida Charfi ⁴, professeur de physique en Tunisie, qui espère que « la communauté scientifique agisse au-delà des frontières » pour protéger l’école et l’université des extrémistes… Puisse ce livre y contribuer. Il aura déjà démontré qu’il existe des pistes de réflexion autour de la science, autres que le scientisme/positivisme d’une part et la déconstruction postmoderne d’autre part.