Les dinosaures sont-ils un échec de l’évolution ?
Publié en ligne le 14 novembre 2008Eric Buffetaut
Collection Les Petites Pommes du Savoir, 2008, éditions Le Pommier, 4,60 €

« Ne s’agit-il pas simplement de jugements de valeur portés après coup par une espèce animale, Homo sapiens […] ? »
La réponse à la question posée par le titre sera « Non », vous vous en doutez. D’abord parce que la pérennité des dinosaures montre qu’ils ont su s’adapter aux changements de la planète pendant 165 millions d’années (durée de leur présence sur la terre), ensuite parce que l’évolution ne comporte pas de volet moral : elle ne connaît ni échec, ni réussite, mais opère seulement une sélection naturelle sur les variations des organismes. L’auteur analyse les différentes hypothèses de leur subite disparition il y a 65 millions d’années. Les théories les plus en vogue avant 1980 mettaient en avant leur stature de « colosses aux pieds d’argile », ce qui pouvait se constater par leur absence de descendance : dégénérescence, manque d’adaptation. En 1955, un traité de paléontologie dirigé par Jean Piveteau les montre même comme des ratés de l’évolution, par opposition à la classe la plus noble : les mammifères. Ce n’est qu’à la fin des années 1980 que le sort dramatique des dinosaures reçoit une explication plausible : une météorite serait entrée en collision avec la Terre, provoquant une diminution durable de la lumière solaire, l’extinction des grands herbivores, puis celle de leurs prédateurs. La trace de la météorite fut retrouvée (cratère de Chicxulub dans le golfe du Mexique) et ses effets démontrés à l’échelle de la planète. En même temps des fossiles de petits dinosaures à plumes furent découverts dans le nord de la Chine, montrant que le dinosaure avait bien laissé une descendance : les oiseaux.
L’auteur sait nous expliquer à merveille dans cette Pomme que le point de vue que nous avons à présent sur les dinosaures, en autorisant un regard plus objectif, permet une diversification des hypothèses et fait avancer nos connaissances. Ce point de vue devrait permettre, dans toutes les études scientifiques sur la nature, d’éviter les préjugés comme celui d’un système « hiérarchisé » entre les espèces.
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