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Lampes toxiques

Publié en ligne le 23 avril 2017
Lampes toxiques

Des croyances à la réalité scientifique

Sébastien Point
Éditions Book-e-Book, 2016, 62 pages, prix 11 €

Dans une société technologique, le consommateur doit être instruit des spécificités des technologies qu’il utilise, car toutes ont leur bénéfice, toutes comportent leur risque, et seul compte au final le rapport du bénéfice sur le risque...

(p. 52)

Sébastien Point, membre du comité de rédaction de Science et pseudo-sciences, contribue pleinement, par ce sympathique petit livre de la collection Une chandelle dans les ténèbres, à mettre en œuvre l’idée mise en exergue. Physicien, ingénieur et docteur, il travaille depuis plusieurs années dans le domaine de l’éclairage et prend en considération les inquiétudes soulevées dans le grand public par le remplacement des ampoules à filament par des lampes fluocompactes (LFC) ou des ampoules à diodes électroluminescentes (LED). Le fonctionnement de chacune de ces technologies est décrit simplement, avec l’histoire de leur découverte comme fil conducteur.

En premier lieu, les inconvénients de l’ampoule à filament incandescent (utilisée depuis la fin du XIXe siècle) sont explicités, malgré « la simplicité de ses matériaux de fabrication » (p. 12) : l’efficacité lumineuse est médiocre car une partie de la lumière produite n’est pas visible (domaines IR et UV) et la durée de vie de l’ordre d’un millier d’heures est relativement faible. Il est ainsi justifié de mettre au point des ampoules basse consommation.

Les LFC ont alors été mises sur le marché. Elles contiennent une petite proportion de mercure. Le risque d’exposition des usagers au mercure (toxique) lors du bris d’une ampoule LFC est écarté simplement par une ventilation du logement. Les risques pour la santé de la lumière émise par ces LFC sont également écartés, comme l’indiquent les données scientifiques. Néanmoins, la présence de mercure rend leur collecte après usage nécessaire, afin de le recycler. Des recherches pourraient être effectuées pour faire des LFC sans mercure, mais « avec l’avènement des LED, ce type de recherches n’a plus le vent en poupe » (p. 22).

En effet, les ampoules à LED conjuguent une durée de vie de quelques dizaines de milliers d’heures et l’absence de matériaux toxiques, donc on peut prévoir leur « forte progression [...] dans le marché de l’éclairage dans les années à venir » (p. 39). Là encore, il est expliqué que les craintes sur les effets de la lumière des LED pour la santé (blessure photochimique de la rétine, perturbations hormonales, fatigue visuelle) sont infondées dans le cadre d’une utilisation normale 1.

Le propos, référencé de façon détaillée en fin d’ouvrage, s’appuie sur les données scientifiques et apportera... l’éclairage nécessaire à tout lecteur.

1 Il n’en va évidemment pas de même en cas d’utilisation anormale, en particulier chez les enfants, et S. Point relève qu’il existerait un risque pour des enfants qui se mettraient le faisceau d’une torche à LED relativement puissante dans les yeux durant quelques minutes. Il appelle alors à la révision de la norme concernant ce risque.