Les grandes découvertes de l’histoire de la physique
Publié en ligne le 3 mai 2020et leurs démonstrations en 128 exercices
Jean-Marc Ginoux
Ellipses, 2018, 563 pages, 29 €

Jean-Marc Ginoux a produit un énorme travail (cf. sa bibliographie de 20 pages sur un livre qui en comporte près de 600). L’objectif est ambitieux et relativement original : résumer l’histoire millénaire de la physique en replaçant chacune des grandes découvertes dans son contexte. Il est divisé en quatre grosses parties : l’Antiquité, le Moyen Âge et la Renaissance, la physique moderne, la physique contemporaine. À chaque fois, les avancées sont présentées via la biographie des savants concernés et enrichies par un choix judicieux de citations tirées de leurs écrits. À chaque fois encore, J.-M. Ginoux traduit les apports de ces savants en énoncés de problèmes écrits en français moderne – l’anachronisme est souvent un bon allié de la pédagogie. Les niveaux varient de la terminale scientifique aux premières années de faculté. Les réponses sont ensuite détaillées. Ces réponses, quelquefois inutilement longues et peu claires, constituent peut-être la partie qui m’a le moins plu.
J’ajouterais sur le chapitre 27 consacré à Galilée, qui est pourtant long et très documenté, deux critiques. La première est de ne pas avoir mentionné la notion « d’expérience de pensée » que Galilée va introduire pour démontrer l’inanité de la théorie qui voulait que les corps tombent d’autant plus vite qu’ils sont lourds : deux boules identiques reliées par un fil fin pèsent deux fois plus qu’une seule et pourtant tombent à la même vitesse ! La seconde est de ne pas avoir démonté le mythe du savant génial incompris, mythe surexploité par bien des génies combattus 1 par « la science officielle ». Galilée a toujours été considéré comme un grand savant ; il n’a pas été incompris par le monde savant, mais combattu par l’Église pour sa défense de l’héliocentrisme.
Bien sûr, notre auteur ne pouvait pas traiter du cas de tous les physiciens modernes ; néanmoins dans la partie IV « La physique contemporaine », un très grand absent : Lord Kelvin, qui est souvent considéré comme un des plus importants physiciens du XIXe siècle. Il n’y est mentionné qu’occasionnellement et sous le nom de Thomson (son patronyme) ; aucun chapitre ne lui est consacré. Ni Planck, ni Bohr 2, pourtant à l’origine de la mécanique quantique, ne sont mentionnés non plus.
En résumé, et malgré plusieurs réserves, un gros livre qui a toute sa place dans les centres de documentation et d’information des collèges et lycées pour les élèves et les enseignants.
Mots clé associés à cet article
Cet article appartient au sujet : Histoire des sciences
Publié dans le n° 333 de la revue
Partager cet article
Auteur de la note
Histoire des sciences

La clé de l’énigme du buste de la Flora se trouve dans le cachalot
Le 21 janvier 2022
L’histoire réelle de Mileva Einstein-Maric
Le 7 octobre 2020
Le prix IgNobel
Le 26 juillet 2020
Vidéo : Le hasard dans l’évolution de la vie
Le 9 juin 2020