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QAnon et le « complot pédophile »

Publié en ligne le 14 décembre 2021 - Conspirationnisme -

QAnon est une théorie complotiste apparue en 2017 dans le sillage du Pizzagate (voir encadré ci-dessous), aux États-Unis. Elle met en scène la lutte de Donald Trump contre un complot mondial, souvent désigné comme la « cabale » (the cabal). Un « État profond » regrouperait les élites mondialistes et pédosatanistes et serait animé des pires intentions : détruire la liberté américaine et soumettre les États-Unis à un gouvernement mondial [1]. Le concept d’« État profond » (deep State en anglais) désigne l’existence supposée au sein de l’État d’une instance parallèle ou entité informelle, connue ou non des citoyens, détenant le pouvoir au détriment des élus. D’origine turque, l’expression est aujourd’hui populaire dans les sphères complotistes et d’extrême-droite, notamment à la suite de l’élection de Donald Trump (voir [2]). Tournée vers les États-Unis et leur politique intérieure, QAnon a réussi à atteindre la France et d’autres pays occidentaux. Certains des sous-récits de cette théorie rencontrent effectivement des préoccupations qui touchent nos sociétés contemporaines, comme les angoisses liées à la pédophilie et aux trafics d’enfants. Les spécialistes américains des théories du complot utilisent souvent l’expression « big tent conspiracy theory » pour décrire une théorie capable d’héberger un ensemble hétéroclite de théories complotistes sous la même « grande tente ». Big tent est originellement un concept politique, traduit en français par « attrape-tout » comme dans « parti attrape-tout ».

Une tente dans les Rocheuses, John Singer Sargent (1856-1925)

Aux origines de QAnon

Le 28 octobre 2017, un utilisateur du forum anonyme 4chan annonce l’arrestation imminente d’Hillary Clinton. Dans un autre message, posté sur une conversation de la section/pol(politiquement incorrect) de ce même forum, il s’interroge : « Pourquoi POTUS [President Of The United States] s’entoure-t-il de généraux ? » Réponse, pour ceux qui savent lire entre les lignes : prévenir un coup d’État de la cabale et organiser son démantèlement. Les bases de la théorie QAnon sont posées. Il faudra cependant attendre d’autres publications sur 4chan pour voir apparaître « Q », le sobriquet adopté par l’individu ou le collectif derrière QAnon. L’identité réelle de « Q » n’est jamais révélée (le « Anon » de QAnon vient, d’ailleurs, de « anonyme »).

Le Pizzagate

Novembre 2016. À quelques jours de la présidentielle américaine, Wikileaks publie un ensemble de courriels provenant de la messagerie de John Podesta, alors directeur de campagne d’Hillary Clinton. Des internautes s’empressent d’effectuer des recherches parmi la masse de messages et croient découvrir l’existence d’un vaste réseau pédophile orchestré par les Clinton. Deux pistes se dessinent et finissent par se croiser : premièrement, John Podesta évoque dans de nombreux échanges différents types de nourriture, et notamment les pizzas, ce qui est vu comme suspect. Cheese pizza est effectivement un code utilisé par certains pédophiles pour parler de pornographie infantile. Des internautes croient deviner l’existence d’un langage caché derrière des expressions comme pizza, hot-dog, pasta ou ice-cream. Elles seraient utilisées par John Podesta pour exprimer des demandes à caractère sexuel et pédophile. Il apparaît, deuxièmement, que James Alefantis, patron du Comet Ping Pong, est un proche du directeur de campagne d’Hillary Clinton. Certains indices conduisent alors les internautes à penser qu’un vaste réseau pédophile se cache derrière les portes de cette célèbre pizzeria de Washington DC. Après avoir exploré le compte Instagram de James Alefantis, une photo où le restaurateur arbore un tee-shirt « J’aime L’Enfant » est trouvé. L’Enfant fait en réalité référence à L’Enfant Café-Bar, du nom de Pierre-Charles L’Enfant, ingénieur et architecte français à l’origine des plans de la capitale fédérale américaine. Les internautes spéculent également sur la forme du logo du Comet Ping Pong et d’autres commerces du quartier. Ils évoqueraient des symboles utilisés par les pédophiles pour afficher leurs préférences sur Internet.

Source
Manzinali E, « Le retour du pizzagate », Spokus, 8 août 2020 (sur spokus.eu).

Une certitude pour ses partisans : ce mystérieux Q est un informateur haut placé, proche de Donald Trump lorsqu’il était au pouvoir. Q fait effectivement référence au Q-Clearance du Département de l’Énergie américain [3], une autorisation d’accès à des données hautement sensibles. À travers ses drops (« livraisons »), QAnon s’adresse à tous les patriotes prêts à rejoindre POTUS dans la bataille contre la cabale.

Saint Michel terrassant Lucifer, atelier de Rubens (1577-1640)

Les informations distillées par QAnon ne sont toutefois pas livrées telles quelles : elles sont des crumbs (« miettes ») que la communauté des bakers (« boulangers ») doit interpréter pour en faire du bread (« pain ») [4]. Une fois interprétés, les messages rassemblent des prédictions, des informations sur des opérations en cours ou des indices pour celles et ceux qui traquent les membres de la secte des pédosatanistes parmi l’élite médiatique. Q invite ainsi ses partisans, dans son post daté du 21 novembre 2017, à « suivre le Hibou et la tête en forme de Y partout dans le monde ». Ces derniers se lancent alors dans une vaste « chasse au trésor », cherchant à identifier ces deux symboles associés au satanisme parmi des photos de célébrités.

D’après QAnon, les États-Unis seraient sous l’influence d’un « État profond » regroupant une partie des démocrates et certains républicains (comme les Bush, père et fils) et l’élite culturelle et économique « mondialiste », notamment les Rothschild ou le milliardaire Georges Soros. Cette cabale contrôlerait le FBI, la CIA et les médias « mainstream ». Elle chercherait à imposer aux États-Unis et au reste du monde une idéologie mondialiste, aboutissant à la disparition des nations au profit d’un gouvernement mondial et pédosataniste.

Trump, grâce à son honnêteté, aurait été convaincu par l’armée américaine de se présenter à la présidentielle de 2016. L’armée serait une des rares institutions à ne pas être tombées entre les griffes de la cabale. Et elle a besoin d’un Commander in chief acquis à sa cause pour déclencher une vague d’enquêtes et d’arrestations sans précédent dans le but de défaire l’État profond. Cet événement spectaculaire est appelé the storm (« la tempête ») dans le langage QAnon, en référence à une phrase énigmatique prononcée le 6 octobre 2017 par Donald Trump devant des journalistes [5]. Après la tempête, croient savoir les partisans de QAnon, viendra le great awakening (« grand réveil ») : le moment où l’ensemble de la population mondiale se rendra compte de l’existence de la malfaisante cabale. Des temps de paix s’ouvriront alors pour l’humanité.

Le complot des élites pédophiles et satanistes : un thème central

Ce récit central de lutte des patriotes contre l’« État profond » regroupe un ensemble très hétéroclite de théories élaborées par les QAnon, au gré des événements de l’actualité, recyclées à partir de théories du complot existantes (l’assassinat de J. F. Kennedy, générateur en son temps de nombreuses théories du complot, est ainsi intégré au récit des QAnon : le président démocrate serait mort en raison de sa lutte contre la cabale) ou puisant dans des thèmes complotistes classiques. La théorie des élites adoratrices de Satan et dirigeant un réseau mondial de trafic sexuel est toutefois un thème particulièrement central dans l’imaginaire des QAnon, évoqué dès les débuts du mouvement.

La pandémie de Covid-19 semble alimenter le développement de QAnon dont les supporters suivent tout d’abord Donald Trump dans son hostilité au port du masque. Au printemps 2020, l’installation de tentes dans Central Park à New York était interprétée par les sympathisants comme indices d’une opération de sauvetage des mole children (les « enfants-taupes »). Ces victimes de l’« État profond » lui ayant échappé et se cachant sous terre seraient sauvées et prises en charge. Les tentes ne seraient qu’un leurre, prétextant une épidémie de Covid-19 qui n’existerait pas, pour permettre des activités de sauvetage organisées par le président des États-Unis.

Le chercheur Marc-André Argentino 1 a identifié « 114 groupes qui se présentent comme en lutte contre les trafics d’enfants mais sont de fait dominés par des contenus QAnon » [6] ; il indique qu’entre juillet et la fin septembre 2020, « ces groupes ont augmenté leurs effectifs de plus de 3 000 % – oui 3 000 % – avec une augmentation analogue d’activité ». Cette orientation amène des sympathisants plus jeunes à rejoindre QAnon. Cette activité se traduit par l’apparition de vidéos dans lesquelles « des parents avertissent des dangers causés par des pédophiles qui conditionnent les enfants et font d’eux leurs proies » [6] et par l’organisation dans tous les États-Unis de défilés et manifestations qui émailleront tout l’été 2020 (le samedi 22 août, plus de 200 manifestations étaient prévues [7]).

Paniques satanistes des années 1980

Les accusations de QAnon ont conduit tous les commentateurs à évoquer les années 1980, lorsque les États-Unis mêlaient déjà le problème bien réel des abus sexuels visant les enfants et le problème largement imaginaire du satanisme pédocriminel. Impulsé par des faits divers dramatiques, le Missing Children Movement entraînera l’adoption de politiques publiques plus réactives et la création en 1984 du NCMEC, le National Center for Missing and Exploited Children, un centre dédié à la lutte contre les disparitions et l’exploitation des enfants, toujours actif en 2021. Parallèlement, les Américains s’alarmaient de l’existence supposée d’un culte satanique qui regrouperait plus d’un million d’adeptes et procéderait à quelque 60 000 sacrifices de bébés chaque année. L’engouement pour cette construction que rien de concret n’étayait ne survécut pas aux années 1980 : les enquêtes lancées par les sceptiques aboutirent à des démentis des allégations dramatiques [8]. Des sociologues parlèrent de panique morale, c’est-à-dire de peur collective sans fondement [9] et des psychologues dénoncèrent de faux souvenirs induits par des thérapies hypnotiques suggestives [10, 11].

Quarante ans plus tard, il est frappant de retrouver les deux thèmes associés. Toutefois le terme de satanistes n’est plus qu’un simple qualificatif connotant l’essence supposée mauvaise de ces élites toujours en quête effrénée de pouvoir et de plaisir transgressif. Les accusations de meurtres de jeunes enfants sont technicisées, ces meurtres ayant pour objet d’obtenir une substance rajeunissante, l’adrénochrome. Cette molécule obtenue par oxydation de l’adrénaline a été décrite dans les années 1970 comme la drogue ultime, obtenue d’un sataniste fou tueur d’enfants. C’était dans une fiction mais une légende toujours vivace en a surgi [12].

Un thème qui fait écho en France

D’après la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires), le mouvement QAnon est présent en France depuis deux ans et a particulièrement prospéré durant l’épidémie de Covid-19 [13], notamment grâce aux discours du mouvement mettant en cause la réalité de l’épidémie ou sa gravité. Difficile toutefois d’en mesurer l’ampleur : les contenus QAnon sont fréquemment bannis des réseaux sociaux comme Facebook et Twitter, ce qui amène les groupes de partisans à se camoufler sur les réseaux Telegram ou Gab. Les plus populaires ne dépassent toutefois pas la dizaine de milliers de membres en France.

Du fait du caractère décentralisé et hétéroclite de QAnon, certains sympathisants peuvent, par ailleurs, être séduits par une partie du discours de cette « big tent conspiracy theory » sans adhérer à l’ensemble (voire en ignorant l’existence de la théorie centrale). Et il faut, enfin, se garder de confondre la séduction opérée par ces théories avec une adhésion réelle et inconditionnelle au mouvement QAnon.

Fontaine de jouvence, Ker-Xavier Roussel, (1867-1944)

Il n’empêche que certains aspects ou sous-théories de QAnon rencontrent un vif succès en France. C’est précisément le cas du « complot des élites pédophiles » qui rassemble deux problématiques sensibles dans notre pays : la crise de confiance à l’égard des institutions et personnalités politiques d’une part [14], et l’apparition dans le débat public d’affaires d’inceste et de pédophilie touchant les élites d’autre part (voir deux livres au succès retentissant, Le Consentement de Vanessa Springora – Grasset, 2020 – et La Familia Grande de Camille Kouchner – Seuil, 2021).

C’est sur une longue période marquée par « l’esprit Mai-68 », c’est-à-dire une libération sexuelle tous azimuts, parfois présentée comme mettant sur un même plan la normalisation de l’homosexualité et la description des enfants comme désirants et complices de relations avec des adultes, que l’opinion publique en France a semblé admettre la légitimité des relations sexuelles des adultes avec les enfants et adolescents 2. Des faits divers emblématiques ont joué un rôle majeur dans la prise de conscience des abus et les affaires Dutroux (1996), Alègre (2003) et Outreau (2001-2005) ont eu raison de ces attitudes complaisantes. Cependant, « une des conséquences négatives de la reconnaissance des abus sexuels sur enfants a été l’adhésion aux thèses d’un complot pédophile des puissants »[15].
L’affaire d’Outreau, on le sait, fut un véritable fiasco judiciaire. Toutefois, des partisans actifs parlent de déni de justice et défendent toujours la thèse d’un réseau marchand.

L’existence de réseaux marchands impliquant les élites continue à faire débat. D’un côté, échaudée par les errements de l’affaire d’Outreau, l’institution judiciaire en vient à être très prudente à propos de complicités évidentes. Ainsi ce n’est que dix-huit mois après le suicide de Jeffrey Epstein le 18 août 2019 que Jean-Luc Brunel, un proche, est mis en examen [16, 17]. De l’autre, des associations de défense des enfants maintiennent fermement les hypothèses les plus extrêmes. Ainsi, par exemple, Marc Dutroux serait « le pourvoyeur de chair fraîche d’orgies impliquant le gotha belge », Patrice Alègre aurait fourni le réseau sadomasochiste toulousain, les accusés innocentés d’Outreau seraient bel et bien coupables, enfin, pour couronner le tout, Jeffrey Epstein aurait été présent à Paris du 14 au 16 juin 2019 lorsque se tenait une réunion de « la sulfureuse Trilatérale » [18].

De fait, la croissance d’Internet, qui a créé un juteux marché des images d’abus sexuels sur enfants, a conduit à la multiplication de tels abus. Violer des enfants peut rapporter gros si une webcam diffuse l’acte sur Internet. Il est plus facile de s’en prendre à des proches disponibles et de violer ses enfants [19].

Les relais de QAnon en France ont été des courants d’extrême-droite mais aussi, ce qui est peu noté par les médias, tout un courant populiste unissant les « enfants de la DDASS 3 » tournés vers les mauvaises expériences de leur vie antérieure d’enfants placés, souvent ballottés et arrivés sans formation à l’âge adulte. De multiples pages Facebook, à l’audience souvent modeste 4, notent ratés et conflits entre parents et travailleurs sociaux et relaient les allégations de complot pédophile auxquelles ils sont sensibilisés (ayant été souvent victimes d’abus dans leur jeunesse). Ils relaient également les messages QAnon. Un des héros de ce courant est Christian (Stan) Maillaud qui ferraille depuis 2004 avec les autorités qu’il accuse d’une complicité tous azimuts dans l’organisation de réseaux pédosatanistes. Un temps relayé par Égalité & Réconciliation, le site d’Alain Soral (voir par exemple [20]), Stan Maillaud lie tous les cas qu’il dénonce : « L’affaire Alègre, Dutroux, les disparus de l’Yonne ou de l’Oise, et l’affaire de Zandvoort traitée ici, toutes ces affaires n’en sont en réalité qu’une » [21]. Le 30 décembre 2020, il affirme qu’« il y a un complot global qui est celui porté […] par la mafia Khazar située entre la mer Noire et la mer Caspienne […] qui était férue de pratiques sataniques issues de l’empire babylonien » [22].

Saturne dévorant un de ses fils, Francisco de Goya, (1746-1828)

La mise en cause d’une élite pédosataniste de maîtres du monde n’a rien de nouveau. Elle était déjà bien présente voilà vingt ans lors des enquêtes de Jon Ronson, journaliste à la BBC et auteur en 2001 d’un livre pionnier où il décrivait David Icke et Alex Jones, deux promoteurs phares des théories du complot, toujours présents en 2021 [23]. En France, ces assertions ont été promues par des réseaux d’extrême-droite. Le site Égalité & Réconciliation a une rubrique « Pédocriminalité », nourrie depuis de longues années. Dans une conférence-débat du 3 février 2020 liée aux révélations sur Jeffrey Epstein, Alain Soral reprend ainsi l’ensemble de ces accusations et évoque « la pédophilie de réseaux […] et le truc le plus extrême, la pédophilie sataniste de réseaux […] où des gens qui sont haut placés socialement, sur la politique, moyens pécuniaires, etc., violent et parfois même tuent dans des cérémonies des bébés, ça existe » [24].

Mais surtout, ces assertions sont aussi relayées par tout un courant de style populiste, animé par des communicants d’origines très diverses 5 et qui rencontrent une audience en dépit des jugements sévères dont les abreuvent la plupart des médias.

La préoccupation autour des violences sexuelles sur enfants a évolué. Après le centrage, rassurant, sur le danger posé par l’agresseur extérieur, on arrive à la reconnaissance de l’ubiquité des agresseurs : nos proches, nos parents, nos semblables. Parallèlement, la démonisation des élites semble toujours en progrès, avec la dénonciation de leur rôle dans les abus sexuels : c’est en grande partie l’explosion des hashtags #MeToo à partir de 2017. Le succès des accusations de la galaxie QAnon correspond à la fusion de ces deux problématiques.

Des enlèvements d’enfants par un réseau de puissants corrompus agissant à très grande échelle ? Il s’agit d’un fantasme, mais d’un fantasme récurrent, exploité par tout un secteur de ces fictions à faire peur dont nous sommes tous consommateurs. Un faramineux développement du commerce des images d’abus sexuels accompagne de nos jours le développement d’Internet. Si la France participe à la lutte par la plateforme de signalement en ligne Pharos, ses moyens sont insuffisants comme le soulignait une récente proposition de loi : « En France, […] treize enquêteurs appartenant au groupe central des mineurs sont chargés de traiter les procédures relatives à la pédopornographie en ligne […]. Ce groupe […] est évidemment totalement sous-dimensionné face à la menace, et est contraint de se concentrer majoritairement sur les phénomènes les plus inquiétants, et de prioriser les dossiers. Pendant ce temps, le fléau de la cyberpornographie se propage » [25].

Rejeter le fantasme d’une élite pédosataniste mondiale ne doit pas signifier l’aveuglement face au mal qui sait séduire.

Références


1 | Zuckerman E, “QAnon and the Emergence of the Unreal”, Journal of Design and Science, 15 juillet 2019, doi :10.21428/7808da6b.6b8a82b9.
2 | Page « État profond » de Wikipédia.
3 | Page « Q Clearance » de Wikipédia.
4 | Hanne I, Gendron G, « QAnon : la rhétorique du complot », Libération, 3 mars 2021.
5 | « Trump prédit “le calme avant la tempête” », Le Figaro, 6 octobre 2017.
6 | Roose K, “How ‘Save the children’ is keeping QAnon alive"”, The NewYork Times, 28 septembre 2020.
7 | “A new phenomenon as QAnon conspiracy spreads : nationwide #savethechildren rallies”,NBC News, 21 août 2020.
8 | Nathan D, Snedeker MR, Satan’s silence : ritual abuse and the making of a modern American witch hunt, Basic Books, 1995.
9 | Richardson JT et al. (eds.), The Satanism scare, Aldine de Gruyter, 1991.
10 | Loftus E, “The reality of repressed memories”, American Psychologist, 1993, 485 :18-37.
11 | Loftus E, Ketcham K., The myth of repressed memory : false memories and allegations of sexual abuse, St Martin’s Press, 1994.
12 | Thompson HJ, Las Vegas Parano, 1977 [1972] et film éponyme de Terry Gillian, 1998.
13 | « État des lieux – Nouvelles tendances des dérives sectaires », Miviludes, 2021.
14 | « Le baromètre de la confiance politique »,, enquête annuelle du Cevipof sur la confiance politique des Français sur sciencespo.fr
15 | Campion-Vincent V, Comme un abus d’enfance, Seuil, 2008, p. 53.
16 | Autran F et al., « Sur les pistes françaises du système Epstein », Libération, 13 août 2019.
17 | Autran F, « Affaire Epstein : le Français Jean-Luc Brunel mis en examen et écroué », Libération, 17 décembre 2020.
18 | Zéro K et al., 1 sur 5, manifeste contre la pédocriminalité en France, Télémaque, 2020.
19 | Dance GJX, Keller MH, “An explosion in online child sex abuse : what you need to know”, The New York Times, 19 septembre 2019 (mis à jour 19 février 2020).
20 | « Où es-tu, Stan Maillaud ? », rédaction d’E&R, 22 septembre 2013.
21 | « Les réseaux de l’horreur » , vidéo, reportage de Stan Maillaud, 2012. Sur dailymotion.com
22 | « Interview exceptionnelle de Stan Maillaud après sa libération », 30 décembre 2020, sur odysee.com.
23 | Ronson J, Them. Adventures with Extremists, Picador, 2001.
24 | Soral A, Viguier D, « Pédocriminalité de réseaux », YouTube, 3 février 2020, citation de 50’07" à 50’51".
25 | Proposition de loi nº 3627 visant à renforcer la lutte contre la pédocriminalité, texte enregistré le 1er décembre 2020, sur assemblee-nationale.fr

1 Marc-André Argentino prépare une thèse sur QAnon à l’université Concordia (Montréal).

2 De très nombreuses personnalités signeront une pétition se concluant par : « Trois ans de prison pour des baisers et des caresses cela suffit ! »(Le Monde, 26 janvier 1977). Lorsque la canadienne Denise Bombardier s’indignera de voir Gabriel Matzneff interrogé par Bernard Pivot sur le plateau d’Apostrophes (2 mars 1990) sur ses multiples conquêtes adolescentes avec une complaisance frisant la complicité, elle récoltera des ricanements puis une levée de boucliers dans la presse.

3 Bien que l’ASE, Aide sociale à l’enfance, ait dès les années 1980 pris le relais des anciennes DDASS, Directions départementales de l’aide sociale et sanitaire, ce sigle est toujours employé.

4 « Ase – Services Sociaux- Business&Rapte d’enfants En France » (23 540 abonnés), « La star, Dé-stigmatiser les enfants placés » (5 804 abonnés), « Placement abusif rendez-moi mes enfants » (1 590 abonnés), « Enfants placés exprimez-vous » (1 415 abonnés), « Mon Combat Placement Abusif Mon Fils Maëlan & Ma Fille Maïssa », (1 415 abonnés), « Rendez-moi mes enfants » (1 194 abonnés), « Placé/Déplacé le combat et le témoignage d’enfants sacrifiés » (775 abonnés), « Placement abusif blog personnel » (655 abonnés), etc.

5 Serge Garde et Laurence Beneux, auteurs de Le Livre de la Honte. Les réseaux pédophiles, Cherche-Midi, 2001. Ils étaient journalistes à L’Humanitéet auFigaro. L’ouvrage présente une version rejetée par la justice du « CD-Rom Zandvoort ».

Publié dans le n° 337 de la revue


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Les auteurs

Véronique Campion-Vincent

Anthropologue. Elle est l’auteur de plusieurs ouvrages sur les rumeurs et légendes urbaines. En particulier La (…)

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Eymeric Manzinali

Bibliothécaire et créateur de spokus.eu, blog dédié aux légendes urbaines, croyances et théories du complot.

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Conspirationnisme et théories du complot sont des concepts aux frontières parfois floues. La sociologue Eva Soteras propose quatre « piliers » qui peuvent permettre de caractériser une théorie du complot : 1. l’absence de hasard ou de coïncidences ; 2. tous les événements sont le fruit d’actions cachées (« à qui profite le crime ? ») ; 3. tout n’est qu’illusion (« on nous ment ») 4. et tous les événements qui font l’histoire sont liés entre eux.