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BIAIS COGNITIF EXPRESS

Ceci n’est pas un argument

Publié en ligne le 20 juin 2023 - Esprit critique et zététique -
Nous vous suggérons de faire l’expérience ludique et interactive proposée en suivant ce lien, avant de lire la suite.

Comprendre et argumenter

Appréhender une situation, c’est d’abord tenter de la comprendre et de s’en faire une représentation mentale la plus juste possible. Une démarche réflexive peut s’enclencher qui aura pour but d’approfondir le sujet ou de communiquer avec d’autres personnes. Elle met alors en relation différentes informations pour élaborer un argumentaire permettant d’affirmer et de partager une opinion.

Nous avons chacun des histoires personnelles, des convictions propres ou des représentations mentales différentes qui se traduisent nécessairement dans les processus de communication. Au-delà d’éventuels compromissions et jeux de pouvoirs, l’argumentation et la communication sont l’affaire de tous, et d’abord de nos propres cerveaux. Quand nous parlons ou écrivons, notre pensée produit des mots et des phrases, imagine des images ou des schémas choisis pour transmettre une information et notre opinion. La construction de discours requiert rapidité et justesse, nous pouvons, sciemment ou non, produire des phrases ambiguës, des assertions invérifiables ou fausses ou des arguments fallacieux (sophismes ou paralogismes).

Dans une démarche critique, il est évidemment important d’identifier des faiblesses d’argumentation, chez les autres, mais avant tout chez soi. Toute argumentation s’appuie d’abord sur des processus mentaux de perception, de compréhension, de mémoire et d’interprétation qui sont soumis à de nombreux biais ou illusions. Une faiblesse d’argumentation peut donc simplement découler d’un défaut de compréhension de la situation ou de l’information, avant d’être un raisonnement fallacieux.

Savoir identifier une erreur d’argumentation

Savoir argumenter juste, c’est-à-dire produire un raisonnement explicite, sans erreurs ni arguments fallacieux (intentionnels ou non), semble être une tâche insurmontable si l’on en croit les longues listes de sophismes et paralogismes que l’on peut trouver sur différents sites Internet. Pourtant, il est possible d’en extraire de grandes catégories qui permettent d’appréhender l’essentiel et de pouvoir les utiliser pour produire ou décrypter un argumentaire :

  • « Il faudrait vérifier » : l’énoncé est une simple affirmation qui demanderait à être vérifiée ou à être appuyée par des preuves.
  • « Bizarrement présenté » : l’énoncé est une simple affirmation et les images ou les mots sont trompeurs, ambigus, à connotation émotionnelle, etc.
  • « Il y a un bug de raisonnement » : l’énoncé est sous forme d’un raisonnement et ce dernier n’est pas logique ou les preuves ne sont pas suffisantes.
  • « Question de personnes » : l’énoncé est justifié ou invalidé par la référence à une ou des personnes.

Ces catégories ont ainsi l’avantage de pouvoir être plus facilement utilisées par chacun pour développer son esprit critique. L’activité proposée permet de tester ces quatre catégories sur des exemples simples.

Publié dans le n° 343 de la revue


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L' auteur

À seconde vue

L’association « À seconde vue » vous propose d’expérimenter de manière interactive et ludique la démarche critique : (…)

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