Géographie de l’environnement / Atlas des développements durables
Publié en ligne le 15 mars 2009Si le premier ouvrage est paru dans une collection universitaire et le second dans une riche collection d’atlas « grand public », ils ont en commun d’illustrer ce que la géographie, discipline justement définie ici comme à la croisée des sciences de la nature et des science sociales , peut apporter comme contribution à la réflexion sur les rapports entre l’Homme et son environnement. Cet apport consiste ici à relativiser, voire parfois à dénoncer, ce qui est décrit comme un discours médiatique de crise, qui s’articule sur l’idée d’une « crise écologique globale » : « Les chiffres du catastrophisme reposent le plus souvent sur des extrapolations hasardeuses : modèles de plus en plus perfectionnés mais encore incomplets pour le climat, définitions et estimations discutables pour ce qui est des superficies forestières, données très partielles pour ce qui est de la biodiversité. Ces chiffres, pourtant affichés le plus souvent sans nuance, font fi des inflexions dont sont capables les sociétés humaines ».

Paul Arnould et Laurent Simon plaident ainsi, à propos des questions climatiques, contre la tyrannie de la courbe globale, qu’ils voient à l’œuvre aussi bien du côté du GIEC que de certains climato-sceptiques comme le romancier Michael Crichton ou le statisticien danois Bjorn Lomborg.
Les géographes préfèrent une mise en perspective spatiale et temporelle, qui témoigne de réalités différentes selon les échelles considérées (d’où le pluriel des développements durables de l’Atlas).
La Géographie de l’environnement balaie ainsi les différents thèmes que sont réchauffement climatique, la biodiversité, la déforestation, les déserts, l’érosion des sols, etc., en proposant de nombreuses études de cas très stimulantes (déforestation au Vietnam, biodiversité à Madagascar, la Méditerranée, etc.). On y trouve aussi d’intéressantes réflexions sur les mots utilisés pour décrire et penser les différents phénomènes : pour mesurer l’ampleur de la « désertification » ou de la « déforestation », encore faut-il se mettre d’accord sur ce qu’est un « désert » ou une « forêt » !

L’Atlas des développements durables se réfère à la définition du développement durable donnée dans le rapport Brundtland de 1987 : « le développement qui répond aux besoins des générations actuelles sans compromettre ceux des générations futures ». Les nombreux (et souvent prestigieux) géographes convoqués ici s’efforcent de restituer tous les enjeux de cette notion – écologiques, mais aussi économiques, sociaux et culturels -, loin des discours dans l’air du temps qui stigmatisent systématiquement l’activité humaine et prétendent mettre sous cloche une « nature » mythifiée.
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Publié dans le n° 285 de la revue
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