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Les exploitations minières artisanale et à petite échelle

Publié en ligne le 5 août 2025 - Environnement et biodiversité -

L’exploitation minière artisanale et à petite échelle désigne l’extraction de minéraux entreprise par des individus, de petits groupes d’individus ou des coopératives travaillant avec des outils manuels ou des formes de mécanisation très basiques. Selon une étude datant de 2018 [1], ces exploitations constituent une source de revenus directe pour 40 millions de personnes dans 80 pays, principalement dans le Sud global (Afrique subsaharienne, Asie, Océanie, Amérique centrale et du Sud). À titre de comparaison, on estime que 7 millions de personnes travaillent dans les mines industrielles. 150 millions de personnes vivent indirectement des exploitations minières artisanales et à petites échelle. En 1999, ils n’étaient que 6 millions. Cette exploitation minière représente 15 à 20 % de la production minérale mondiale hors combustibles. Plus de trente types de minéraux sont exploités.
L’extraction d’or occupe la moitié des mineurs de ces exploitations qui représentent ainsi 90 % de l’emploi total dans les mines d‘or. Mais ils ne produisent qu’entre 12 % et 20 % de la quantité totale de minerai d’or extraite. Par ailleurs, les mines artisanales ou à petite échelle représentent 80 % de l’approvisionnement mondial en saphirs, 20 % de celui en diamants, 26 % de la production de tantale (métal rare résistant à la corrosion) et 25 % de la production d’étain.

La très grande majorité des enfants employés dans les mines le sont dans ces exploitations du fait de l’absence de réglementation et de la quasi-inexistence de contrôles. En Afrique, près de la moitié des personnes travaillant dans les mines artisanales ou à petite échelle sont des femmes.

L’exploitation artisanale est souvent synonyme de conditions de travails dangereuses, d’impacts plus important sur l’environnement et de menaces sur les droits humains [2]. Faut-il pour autant ostraciser cette forme de production ? Le sujet fait débat car cette forme d’activité fait vivre de nombreuses familles. Elle est présentée par certains comme « un moyen essentiel de permettre la redistribution économique, de favoriser la justice sociale et de contribuer aux besoins mondiaux en approvisionnement en minéraux essentiels » sous réserve de la mise en place d’une gouvernance adaptée [2]. Ainsi reconnaissant le rôle que peut jouer l’artisanat minier pour les populations et les économies locales, l’OCDE encourage à acheter l’or aux artisans miniers, « sous réserve que les activités de ces derniers soient légitimes, que le devoir de diligence ait été respecté, et que les risques aient été identifiés et gérés » [3]. Elle a ainsi édité un guide dont elle affirme que les principes généraux sont également pertinents pour les approvisionnements d’autres ressources minérales. Ce guide vise à favoriser « des chaînes d’approvisionnement en minerais transparentes et un engagement durable des entreprises dans le secteur des industries extractives en vue de permettre aux pays de tirer parti de leurs ressources minérales et d’empêcher que l’extraction et le commerce des minerais ne soient une source de conflit, d’atteintes flagrantes aux droits humains et d’insécurité » [4].