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La vaccination contre les papillomavirus réduit le risque de cancer du col utérin

Publié en ligne le 28 décembre 2020 - Médecine -

La vaccination contre les papillomavirus (HPV) permet de prévenir une part importante des contaminations. Elle est efficace et sûre [1], mais son impact réel sur le risque de cancer du col de l’utérus – dont les HPV sont la cause principale – reste mal connu.

Une étude réalisée à partir de plusieurs registres nationaux suédois a permis d’estimer le risque de cancer du col en fonction du statut vaccinal HPV dans une cohorte d’environ 1 700 000 participantes, âgées de 10 à 30 ans, entre 2006 et 2017. Les résultats sont publiés dans le New England Journal of Medicine [2]. Chez les femmes non vaccinées, l’incidence des cancers du col augmente fortement à partir de 23 ans pour atteindre 94 cas/100 000/an à 30 ans (voir figure).

Chez les femmes vaccinées, ce taux est beaucoup plus faible avec une réduction d’autant plus marquée que la vaccination est précoce (4 cas et 54 cas/100 000/an respectivement chez les femmes vaccinées avant et après 17 ans). L’analyse tenant compte notamment de l’âge et du niveau d’éducation des femmes, montre une réduction massive du risque de 63 %, plus marquée après une vaccination précoce (88 %).

Cette étude répond à un objectif majeur de prévention du cancer du col de l’utérus en montrant un bénéfice clair de la vaccination HPV. Chaque année en France, 35 000 lésions du col de l’utérus induites par les HPV sont dépistées (dont 3 000 nouveaux cas de cancer). Plus de soixante pays ont adopté un programme de vaccination qui cible les jeunes filles entre 11 et 14 ans mais aussi les jeunes garçons. En France, la couverture vaccinale est l’une des plus faibles (moins d’un quart des adolescents). Du point de vue de la santé publique, une politique plus engagée serait donc nécessaire, en incluant une proposition vaccinale systématique de la part des professionnels de santé. Il est également indispensable de restaurer la confiance vis-à-vis de la vaccination. Enfin, un meilleur accès à la vaccination et une prise en charge intégrale de ses coûts devraient permettre de réduire l’impact des inégalités socio-économiques. En France, la vaccination contre les HPV est remboursée pour les filles. Et elle l’est également depuis le 8 décembre 2020 pour les garcons [3].

Références

1 | Arbyn M et al., “The European response to the WHO call to eliminate cervical cancer as a public health problem”, IJC, 2021, 148:277-84.
2 | Lei J et al., “HPV Vaccination and the Risk of Invasive Cervical Cancer”, N Engl J Med, 2020, 383:1340-48.
3 | Association française de pédiatrie ambulatoire, « Vaccin Gardasil 9 pour les garçons. Prise en charge par l’Assurance Maladie. », 4 décembre 2020. Sur afpa.org