L’Homme sur la Lune

Parmi les théories du complot en vogue, celle d’un mensonge à propos de l’alunissage des astronautes américains dans les années 1960-70 est parmi les plus prisées. Médiateur scientifique spécialisé dans l’histoire de l’aéronautique, Thierry Scordino-Huguenot propose dans cet ouvrage une analyse des principaux arguments avancés par les partisans de la thèse d’un canular, afin de montrer leur manque de sérieux et de connaissances sur le sujet.

En introduction, l’auteur rappelle que les théories du complot ne sont pas nées avec Internet. Elles ont permis de tout temps de fournir des explications simples à des événements et des situations souvent complexes, parfois hermétiques à la compréhension du commun des mortels. L’avènement d’Internet et des réseaux sociaux leur a simplement donné une caisse de résonance nouvelle, permettant leur essor spectaculaire.

Après avoir rappelé comment sont apparues les théories autour de la conquête spatiale, Thierry Scordino-Huguenot passe en revue plusieurs allégations avancées par les conspirationnistes pour « prouver » que l’homme n’a jamais marché sur la Lune. Pourquoi le drapeau américain ondule-t-il ? Où sont passées les étoiles sur les photographies, les flammes de propulsion ? Les ombres sont-elles cohérentes ? Etc. Quatorze réponses aux principales questions des conspirationnistes sont ainsi apportées, argumentées, référencées.

Bien sûr, en 75 pages et compte tenu de la multitude d’arguments avancés, l’ouvrage ne peut être exhaustif, mais le démontage méthodique des principales allégations démontre bien la vacuité des arguments proposés par les partisans du « Moon-hoax ». On se pose alors inévitablement la question de savoir où s’arrête la dissonance cognitive et où commence la mauvaise foi chez les personnes qui propagent ces sottises…

L’auteur l’explique, cet ouvrage ne détournera pas les convaincus de leurs certitudes, espérons cependant qu’il évite à certains d’y tomber. Car comme pour toute théorie du complot, on est là face à une farce enjôleuse. Une farce car la plupart des arguments sont tellement affligeants qu’un minimum d’esprit critique suffit à les écarter, sans avoir besoin d’experts très pointus dans le domaine. Une farce enjôleuse – suivant les deux acceptions du terme – car elle travestit d’abord la réalité, la simplifie à l’extrême afin de proposer un récit séduisant et des boucs émissaires tout trouvés aux malheurs du monde. Elle emprisonne ensuite et surtout ses victimes dans un déni de la réalité dont il devient très difficile de sortir, menant parfois à des agissements extrêmes ^1, 2, 3.

Ce livre contribue à un des chantiers inattendus du XXI^e siècle : la nécessaire démystification de ces « théories du complot » qui constituent un nouveau défi pour la pensée rationnelle et, au vu de la dernière campagne présidentielle aux États-Unis, pour la démocratie et le « vivre ensemble  ».

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